La mémoire de la déportation par les yeux des enfants.
Paroles d’étoiles, c’est d’abord un livre. Publié en 2002 sous la direction de Jean-Pierre Guéno, il compilait des témoignages oubliés, ceux des enfants juifs qui ont survécu à la Seconde Guerre mondiale. Sur les 72 000 enfants d’origine juive qui vivaient en France en 1939, 60 000 ont survécu. Souvent, ils ont été cachés.
Aujourd’hui c’est la pièce d’Alexandre Oppecini qui réhabilite les petites voix qui se sont tues si longtemps. Ces histoires, par extraits, sont contées par Armelle Lecoeur, seule en scène. Elles retracent la guerre par les yeux des enfants.
Le Paris d’avant-guerre, l’arrivée des soldats allemands, les arrestations, le Vel d’Hiv, Drancy (décrit pas une infirmière qui y travaillait)… Et puis la libération, et l’attente, parfois vaine, parfois récompensée, du retour des parents.
La sobriété de la mise en scène et de la dramaturgie laissent toute la place aux témoignages. Ceux-là prennent vie, sur scène, dans un jeu de voilages et de projections, pour raconter la peur, l’inquiétude, l’incompréhension, et l’espoir.
Ces récits, qui s’adressent aussi bien aux adolescents qu’aux adultes, rappellent l’importance du devoir de mémoire, et le rôle de la France dans la déportation des enfants juifs.
Paroles d’étoiles se joue pour sa dernière semaine à la Manufacture des Abesses, jusqu’au samedi 3 juin.
Visuel (c) Philippe Lecoeur