Armel, Sarah-Lou, si je vous dis Féria d’Arles, vous me dites Féria de Pâques, car vous comme un peu tout le monde savez que les cloches, les œufs en chocolat, les messes et tout le tralala pascal s’accompagnent en Arles d’habits de lumière, d’estoques effilées en acier, de taureaux qui s’en vont mourir gaillardement pour le bon plaisir de quelques afficionados.
Vous le savez, comme vous savez que le bilan du week-end pascal arlésien se compte aussi en citerne de pastis, en barrique de vin rosé ou de sangria descendues. Tout ça vous le savez. Sauf que l’année dernière, pour les raisons que l’on sait tous, ce grand raout taurin et alcoolique n’a pas eu lieu. Arles est resté sobre. Pas une goutte de sang n’a été versé, pas un verre en plastique rempli de jaune n’a été englouti, sauf peut-être par quelques arlésiens qui attendaient leur rendez-vous annuel, mais ça, attendre, c’est le propre des arlésiens et des arlésiennes.
En VinVin et un, les organisateurs de la Féria d’Arles en accord avec Patrick de Carolis, Mairie de la plus grande commune de France puisqu’elle s’étend sur un peu plus de 75.000 hectares, ont convenu de reporter la chose aux jours chauds et ensoleillés du premier week-end de juin, aux 4, 5 et 6 juin pour être précis. Ils espérent que les jauges autorisées alors permettront la rentabilité de la manifestation. Une place sur deux, ou sur trois dans les arènes, un mètre voire deux entre chaque buveur dans les bodegas compliquent fortement l’équation. Mais bon, la solution est peut-être là dans le report des manifestations hivernales à des jours meilleurs, moins virussés. Décalons Noël au 25 juillet, et le jour de l’an au 1er août. « Noel aux balcons et Pâques en juin » est un nouveau mot d’ordre à faire tourner, à populariser !
Cela à l’air tout con, mais pourquoi pas d’autant plus que décembre et janvier sont avec juillet et aout, les deux seuls mois de 31 jours à se suivre dans le calendrier. Etonnant, non ? On ne changerait rien à nos biorythmes et croyez-moi pour avoir déjà vécu une fin d’années sous des tropiques plus ensoleillées, je peux vous dire que ça change la vie de croiser le père Noël en maillot de bain et tongs plutôt qu’en cape et bottes.
Y a des matins comme ça, au réveil, où je suis content de moi. Ce matin, je le suis et je sens que cette satisfaction va m’accompagner tout le week-end, week-end que je vous souhaite d’ores et déjà excellent.