Un ancien de Nova s’en est allé. Nous lui rendons hommage.
Je savais, sa famille, ses amis savaient que Patrick Leygonie, ancien collaborateur et pionnier de la maison Nova, se battait depuis un certain temps avec courage contre les attaques de sa longue maladie, ce qui ne l’a pas empêché d’annoncer fièrement qu’il s’était installé un studio dans sa maison du Pays basque pour rester tout près des musiques qui l’ont porté une grande partie de sa vie.
Ces musiciens, chanteurs, producteurs qu’il a aimés, avec des musiques qui l’amusaient, le mettaient en transe, le réjouissaient tout simplement, ce qu’il a partagé sur Radio Ivre puis Radio Nova durant 10 ans, comme réalisateur, mixeur, co-directeur des programmes, en travaillant par ailleurs sur les musiques des défilés de Thierry Mugler ou de la collection de mode de la regrettée Katoucha Niane, et aussi et bien sûr en accompagnant Grand Master d.Dan aka Deenasty, roi des deejays hip-hop sur de nombreux projets.
Des amitiés musicales qu’il a poursuivies en produisant le disque Soleil de minuit de Mama Sissoko, le “guitar héro” du Super Biton de Ségou, avec le soutien de la photographe Françoise Huguier, ou en mixant en direct les lives de moults MCs jamaïcains, poussant la console historique de Radio Nova comme dans les studios de Kingston des producteurs de ce reggae qu’il adorait, lui qui avait introduit en France, avec ses potes, fin des années 70, des 45 tours jusqu’alors inconnus dans nos contrées.
Aimer la musique, c’est s’intéresser à toutes les musiques ; du musicien congolais Ray Lema avec Les voix bulgares à Mozart l’Égyptien produit par Hugues de Courson, des compas de l’haïtien Coupé Cloué aux premiers raï de Khaled que Fadia Dimerdji, grande productrice de Nova avait propulsés, le tout avec un complice de taille, à savoir le boss : Jean-François Bizot surnommé par Patrick “JFB – une idée par minute”.
Patrick a poursuivi ses activités en tant que deejay Rapsode au Pays basque où il s’était installé, des débuts du “Bal des vieux “avec Moustic et Rémy Kolpa Kopoul aux soirées privées où il était invité à mixer, ce qu’il faisait avec des vinyles et aussi, en digne roi de la bidouille dub, avec le revox, magnéto historique à bande pour gonfler, raffiner les sons ou leur donner de l’écho. Que de belles histoires de musiques et d’encouragements amicaux nous a-t-il transmis ! Merci Patrick, avec nos sincères condoléances aux enfants et à la famille.
Camarade Bintou (ainsi m’appelait Leygo !)