Le magazine culte présente ses excuses à l’occasion d’un numéro spécial dédié au concept de « races ».
« Puisque nous avons aujourd’hui décidé de faire une couverture exceptionnelle du sujet des “races”, il nous faut faire cet examen de conscience avant de considérer de faire celui des autres. » Susan Goldberg, Rédactrice en chef monde du National Geographic, a demandé, à l’occasion d’un numéro dédié au concept de « races », à Edwin Mason, professeur à l’université de Virginie, d’analyser le traitement des personnes de couleur dans les pages du magazine, dont le premier numéro date de 1888.
Dans son éditorial, la rédactrice en chef publie les conclusions du chercheur. Parmi elles : « Jusque dans les années 1970, National Geographic ignorait complètement les personnes de couleur qui vivaient aux États-Unis, ne leur reconnaissant que rarement un statut, le plus souvent celui d’ouvriers ou de domestiques. Parallèlement à cela, le magazine dépeignait avec force reportages les ‘natifs’ d’autres pays comme des personnages exotiques, souvent dénudés, chasseurs-cueilleurs, sorte de “sauvages anoblis” ».
Et le chercheur d’ajouter : « Les Américains n’avaient en tête que des représentations comme les films de Tarzan et les caricatures grossières et racistes. La ségrégation le voulait ainsi. National Geographic n’a pas organisé l’émancipation des préjugés que son autorité aurait permis d’organiser. » L’éditorial de Susan Goldberg est à lire (en français) sur le site du National Geographic.
Visuel © The National Geographic