Il n’y a pas que Netflix, AmazonPrime et Disney+ pour rassasier l’appétit des cinéphiles privés de grand écran…
La pandémie jouant les prolongations, le gouvernement à tranché : les salles de cinéma resteront encore fermées quelques temps. Les grosses plateformes de SVOD en ont profité pour gagner du terrain. Des films, donc, il y en a. Plus que jamais. Mais pas uniquement sur Netflix, Amazon Prime et consorts.
Voici dix alternatives, souvent pour des beaux chemins de traverse :
Tënk
Où ? : https://www.tenk.fr
Pourquoi ? :
Pour nourrir une curiosité du monde à travers une des meilleures sélections de documentaires subdivisée en thématiques aussi nombreuses que pertinentes. Le renouvellement est assuré chaque semaine, chaque film
restant disponible pendant deux mois.
Comment ? :
Sur abonnement au mois (6€) ou à l’année, tarif spécial pour les étudiants
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
« Un Archipel »
Le petit génie Clément Cogitore (Les indes galantes en version Hip-Hop à l’opéra Bastille, c’était lui) transforme des images glanées sur le net en récit d’une crise de démence à bord d’un sous-marin atomique. Un film qui explose les codes narratifs. (disponible jusque fin janvier)
Outbuster
Où ? : https://www.outbuster.com
Pourquoi ?
Parce que Netflix et Amazon Prime confondent souvent quantité et qualité en termes de cinéma de genre. Outbuster regarde un peu plus loin en proposant une véritable diversité géographique de cinéma, souvent pour des perles de série B contemporaines.
Comment ?
En picorant (3€ le film) ou en open-bar (6€/mois)
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
« New Kids Turbo »
Cinq prolos d’un bled néérlandais répondent à leur licenciement économique par le droit de ne plus vouloir rien foutre. Si ce n’est la zone. A la fois régressif et politique, une comédie sociale façon Ken Loach dégénéré.
La Cinetek
Où ? : https://www.lacinetek.com/fr
Pourquoi ?
Une cinémathèque en ligne, programmée par des cinéastes de tous horizons (de Dario Argento à Apitchapong Weerasethakul en passant par Claude Lelouch ou Alain Chabat) qui proposent une liste de dix films par mois. Sans compter des cycles thématiques, aventures et fééries pour décembre.
Comment ?
À l’unité ( 2,99 € la location pour 48h, 7,99€ l’achat ) ou a volonté (abonnement à 2,99€/mois ou 30€/an)
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
« Programma Alice Guy »
Une compilation de courts métrages signés par l’une des pionnières du cinéma français voire du cinéma tout court.
Henri
Où ? : https://www.cinematheque.fr/henri/
Pourquoi ?
L’un des credos de la Cinémathèque Française est de faire vivre sa foisonnante collections de films et d’archives. Faute de salles elles aussi confinées, l’institution a bâti sa plateforme VOD, baptisée au (pré)nom de son fondateur, Henri Langlois. Censée n’exister que pendant le confinement, elle joue les prolongations pour ouvrir une malle aux trésors loin de sentir la poussière.
Comment ?
À l’oeil (forcément) : site gratuit.
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
Un serial (en dix épisodes) français des années 20, plus rythmé que beaucoup de séries télés actuelles.
ByNWR
Où ? : https://www.bynwr.com/fr/
Pourquoi ?
NWR pour Nicolas Winding Refn. Le réalisateur de Drive est aussi un cinéphile fou, curateur de cette plateforme au design de musée des curiosités : les incunables les plus improbables y sont accompagnés de textes aussi érudits que brillants sur (et autour) de ces bijoux de contre-culture, rappelant que le cinéma n’est jamais plus passionnant
que quand il sort des clous. ByNWR est autant une mine de rareté qu’un devoir de mémoire envers une production transgréssive oubliée des histoires officielles.
Comment ?
Site totalement gratuit.
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
« Night Tide »
Avant d’aller jouer les méchant chez David Lynch (cf . Blue Velvet), Dennis Hopper faisait ses armes d’acteurs dans un même climat onirique avec cette histoire de marin tombant sur une sirène.
MK2Curiosity
Où ? : https://www.mk2curiosity.com
Pourquoi ?
Puisque ses salles sont fermées, MK2 bascule sur le(s) petit(s) avec une sélection hebdomadaire de cinq films, ensuite archivées, piochant dans le glorieux catalogue du distributeur/producteur. Une manière d’entretenir son catalogue mais surtout d’exhumer ses pièces rares ou méconnues.
Comment ?
Gratuit mais à condition de supporter la poignée de publicité (qui finance en partie le site)
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
« Black Panthers »
Parmi les « collections », une est consacrée aux courts métrages d’Agnès Varda, dont ce documentaire, peu souvent diffusé tourné en 1968, en Californie. au plus près du mouvement pour les droits
civiques.
Universciné
Où ? : https://www.universcine.com/onboarding
Pourquoi ?
Parce que ce pionnier de la VOD, jusque là plutôt branché cinéma d’auteur indépendant, a fait récemment peau neuve pour devenir l’équivalent des vidéo-clubs d’antan via un catalogue particulièrement dense, agrémenté de
nombreux bonus (making-of, interviews…)
Comment ?
Abonnement ( 6,99€/mois), location (4,99€/film), achat (9,99€/film)
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
« 1974, une partie de campagne »
Maintenant que Giscard est mort, on a enfin accès à ce fantastique journal de bord de la campagne présidentielle qui le vit entrer à l’Elysée. Utile aussi pour comparer avec la communication politique actuelle.
Le cinéma club
Où ? : https://www.lecinemaclub.com/now-showing/the-living-room/
Pourquoi ?
Contrairement à la plupart des autres sites, débordants parfois sous la profusion de titres, le cinéma club, n’en propose qu’un seul, généralement court-métrage, par semaine, pour la crème d’un cinéma underground
américain et européen, passé et présent. De parfait textes introductifs faisant monter la sauce (à condition de lire l’anglais). A noter aussi la présence de recommandations de la part de cinéastes parmi les plus classes (James Gray, Wes Anderson, Alice Rohrwacher et on en passe…)
Comment ?
Site gratuit ou For free comme on dit dans la langue de Jonas Mekas.
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
« Mammas »
Depuis quelques années Isabella Rossellini s’est entiché du monde animalier pour mieux observer les comportements humains dans une série de courts-métrages ludiques et pertinents. Celui-ci est consacré aux instincts maternels.
Ecran rouge
Où ? : https://ecranrouge.com
Pourquoi ? :
Pour faire des liens entre théâtre et cinéma : Ecran Rouge propose à des jeunes réalisateurs de s’inspirer de la programmation du lyonnais Théâtre des Céléstins pour des courts métrages. Deux sont déjà en lignes, d’autres
suivront. Pour patienter, il y a des bonus liés, encliquant sur le + en bas des pages écrans, à chaque court.
Comment ? :
Site gratuit.
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
« Cyclope »
Chronique forte de la toxicité de certaines relations amoureuses.
https://ecranrouge.com/video/cyclope/#videoInfos
La 3e scène
Où ? : https://www.operadeparis.fr/3e-scene
Pourquoi ?
Le cinéma ça se passe aussi ailleurs. Pourquoi pas à l’opéra ? Celui de Paris a commandé à des cinéastes des films liés (ou non) à sa programmation. Une volonté d’ouverture jusque dans les choix de réalisateurs invités, de
Michel Ocelot (oui, le papa de Kirikou) au russe Sergei Loznitsa, ou la liberté de ton (ici, on valse de la fiction au documentaire, on fait des entrechats vers la captation ou l’art video)
Comment ?
Site gratuit.
Qu’est-ce qu’on regarde (entre autres) ?
« La vie nue »
Un regard différent sur le monde face au Covid-19, filmé en caméra thermique pour mieux exprimer combien les corps ont réagi à la pandémie.