Depuis son nid d’Amsterdam, cette alchimiste française de pop expérimentale, couvant un album composé à partir de chants d’oiseaux, nous siffle un poème pour un « futur insensé » en duo avec une huppe.
Le chant des oiseaux, si perceptible au temps du confinement, vous manque déjà terriblement ? La musicienne française Perrine en morceaux confectionne actuellement le remède à votre mélancolie, en couvant Chanson animale, son quatrième album à paraître en 2021. Sur la base d’enregistrements qu’elle effectue elle-même ou de ceux de l’audio-naturaliste Fernand Deroussen (complice du projet), elle compose « en collaboration étroite », « avec » les oiseaux, c’est-à-dire à partir de leurs chants, du rythme et de la mélodie de ceux-ci.
Perrine explique : « Trop souvent utilisés comme arrangements anecdotiques, comme ambiance sonore, ou comme une matière première vouée a être échantillonnée et totalement transformée, les chants d’oiseaux sont, sur l’album, célébrés et donnés à entendre pour ce qu’ils sont : des musiques au sens fort, singulières et libres. Chaque chanson portera le nom d’une espèce, comprendra son chant non modifié et sera inspirée par et composée avec sa musique particulière (aléas rythmiques, vitesses, mélanges harmoniques), tout en se tenant du côté de la chanson pop, en explorant les sonorités du synthétiseur analogique Arp Odyssey, à l’honneur lui aussi pour accompagner ma voix et celles des oiseaux. »
Depuis son nid d’Amsterdam, cette alchimiste de pop expérimentale nous siffle aujourd’hui un poème pour un « futur insensé » en duo avec une huppe, précédé d’un hommage à George Floyd, « innocent flamand noir assassiné par des putains de poulets blancs ».
Pour écouter Perrine et ses piafs édités en live au micro du juke-box littéraire de Radio Nova sur la scène du Nouveau Théâtre de Montreuil, c’est là.
Visuel © Le Roi et l’Oiseau, de Paul Grimault (1953, 1980).