Cadeau Nova.
Puisque personne n’en parle (ou presque), alors je vais faire connaître aux amateurs d’art, deux personnages atypiques et qui ont réussi. Car dans le monde de l’art, il y a les maudits, les espoirs, les pressentis, les perdants et les olympiens…Voici donc deux spécimens d’artistes qui ont convaincu marchands et clients, grâce à l’évidence et la beauté de leurs œuvres…
Peter Doig – Fauviste de l’an 2000
Tout d’abord l’Écossais Peter Doig (né en 1966), physique de bûcheron qui peint des paysages éclaboussés de lumière et de sang, une sorte de fauviste de l’an 2000. Sa jeunesse passée à Trinidad puis au Canada a dû accentuer cette fascination pour les décors, la nature, les forêts.
Il y a quelque chose de grandiose sur ces grandes toiles, mais aussi d’inquiétant, les couleurs raffinées, décalées et violentes, solarisées comme sous LSD. Son parcours d’études d’art est aussi classique que sa vision est à part. Atmosphères étranges, halo de lumière bizarrement coloré, comme un malaise issu de pigments inattendus, de flocons d’étoiles ou de neige, d’entrelacs de branches : on cède à l’étonnement.
Voilà : le secret des grands peintres est dans leur évidence, leur vision à part, originale et comme « utile » à leur époque. Un pas en avant, mais hors de la route tracée. Certaines toiles ont atteint 8 millions d’euros !
Grayson Perry – punk chez les Ming ?
Grayson Perry (né en 1960), un anglais pop passé à la céramique, tout en devenant lui-même un personnage de petite fille appelée Claire, avec jupe à volants, rubans dans les cheveux etc..
Après une série d’objets kitsch (panneaux, motos, posters comme réalisé en art naïf, avec du rose et du bleu layette, des mandalas géants, entre BD underground et caricatures trash), il devient potier, céramiste ! Ses vases très beaux ressemblent de loin à des céramiques chinoises, magnifiques, luxueuses et raffinées, aux tons recherchés. Et sur ces beaux vases élancés et élégants, des scènes d’accidents, de viols, meurtres et autres faits d’hiver… Énorme succès.
Le punk s’invite dans la dynastie Ming ? L’apparence du grand luxe, entaché de graffitis. La noblesse de la céramique, des émaux, des porcelaines argentées ou dorées, comme des RAKUS. Le tout présenté par un grand blond costaud, vêtu de couleurs vives, en fillette blonde enrubannée, l’alter ego de Grayson Perry, excentrique anglais.
Avec ces deux personnages, curieusement inconnus du grand public, (comme si André Derain, prince fauviste, ou Salvador Dali étaient passés Inaperçus…) assiste-t-on à un paradoxe post-moderne ? À moins que le monde spéculatif de l’Art ne garde ses trésors secrets le plus longtemps possible, comme histoire d’initiés et de plus-value ?
Visuels : (c) DR