Balbutiements Pop et ciné underground.
Si vous vous intéressez aux débuts du Pop Art, ce livre-reportage détaillé peut vous ouvrir les yeux. A peine arrivé d’Angleterre, (sous forme de collage, photos et peintures), cet Art Populaire devint vite un enjeu (de succès et d’argent) en Amérique.
1963 : En 240 pages d’une virée américaine de milliers de km, Deborah Davies nous conte par le menu ce road-movie-trip, de New York à L.A : Route 66, motels et advertising géants, bordant les premiers Highways.
Andy et 3 potes ( Gérard Malanga, Taylor Mead et Wynn Chamberlain) sont invités par Dennis Hopper, pour rencontrer des stars d’hollywood et accessoirement faire un film underground sur Tarzan ! Pari tenu…
Toute cette aventure est prétexte à déconnage, frimage et tournage , dans le plus pur esprit « Camp »*( nos 4 pieds nickelés sont tous homos). On assiste à des comportements et des modes naissantes, à des manières de pionniers urbains, qui durent encore aujourd’hui…
Shopping Vintage, joints, dérives blasées, vannes branchées, et toute la verve de la génération post Beat : l’envie de changer l’Art, la société, et de tourner en Gonzo (à l’arrache) du cinéma libre, frais et vrai.
L’anecdote unique ou Warhol achète pour 50 dollars ( à sa copine galeriste douée, mais fauchée Muriel latow) l’idée qui va faire sa gloire : peindre des « multiples » de billets de banques, de boites de soupe, de lessive, puis de visages de stars…et d’accidents.
Ou celle ou il a l’idée de peindre des personnages de BD agrandis ( Popeye, Superman..), qu’il propose à la super galerie de Leo Castelli, mais Roy Lichtenstein le fait déjà, et en mieux !
C’est l’art vu en direct, cru et cruel, une course à l’argent et une émulation, doublées d’un timing absurde qui s’est imposé depuis.
La faute à Andy ?
*Camp : vient de camper, prendre la pose. Il s’agit de sous culture gay masculine . Autodérision et espièglerie autour des rôles, des stars, des attitudes, afin de rire des difficultés que l’on peut rencontrer en tant qu’homosexuel, ou marginal.
Andy Warhol va à Hollywood. Road Trip à travers l’Amérique Pop des sixties. Par Deborah Davies. Ed. Rivage Rouge.240 pages . 21 Euros.