Un remède magique ce matin : comment certains ont-ils trouvé la paix ?
« J’ai la guitare qui me démange, alors je gratte un petit peu », vocalisait il y a des décennies déjà Yves Duteil. À en croire les chiffres rendus public récemment, il n’est pas le seul. En effet, il s’est vendu dans le monde durant l’année VinVin. 20% de guitare en plus que l’année précédente. Belle croissance ! En France ce n’est pas moins de 500.000 Fender, Gibson et autres guitares électriques, classiques ou folk qui ont trouvé acquéreurs, acquéreuses. Et pour nombre d’entre eux, d’entre elles, à en croire les vendeurs de boutiques d’instruments de musique, c’était leur première fois, leur toute toute première fois. Une sorte de geste initiatique, un passage au monde d’après, au monde dans lequel nous serions tous musiciens, peintres ou poètes à nos heures, un monde de danseurs, de sculpteurs ou de cinéaste, un monde où l’art se pratiquerait au quotidien par plaisir, par besoin, parce que c’est une nourriture essentielle, parce qu’il en va de notre bien-être, parce qu’on aurait enfin le temps pour ça !
Excusez-moi, je dormais encore un peu, je rêvais encore beaucoup. Je rêvais à voix haute, excusez-moi. Mais dans mon demi sommeil, j’en ai entendu quelques-uns, quelques-unes qui rêvaient avec moi de ce monde où le travail ne serait plus l’alpha et l’oméga de notre existence. C’est ceux-là, ceusses-là pour être réellement inclusif qui ont acheté une guitare, un pipo, un tuba ou une boite de peintures et un chevalet. Ce sont ceusses-là qui ont profité de ce grand dérèglement à l’échelle des 5 continents pour aligner leurs planètes et se dire qu’il était enfin temps de faire ce qu’ils avaient envie de faire.
Pour certains, tel Thomas Zribi qui ponctue ses billets à l’antenne d’airs de pipo, cela restera un hobby. Pour d’autres, il n’est déjà plus question de reprendre à l’identique au jour prochain de la remise en route. Combien en feront leur activité principale, ça, c’est une autre histoire ? La Covid a dopé les ventes de guitares, mais n’a-t-elle fait que ça, la Covid ? Laissons au futur le soin de nous répondre et retrouvons-nous pour d’autres questions qui n’ont pas besoin d’horizons si lointains pour trouver réponse.