En 1974, le génie de l’ambient rejoignait l’orchestre Portsmouth Sinfonia.
Au début des années 70, le professeur et compositeur Gavin Bryars invite ses élèves, musiciens et non-musiciens, à jouer d’un instrument qu’ils ne maîtrisent pas. Ensembles, ils forment l’orchestre Portsmouth Sinfonia, aujourd’hui surnommé « le pire orchestre du monde », probablement pour ses prestations cacophoniques. « Ils étaient censés jouer le répertoire du mieux possible, selon leurs capacités », rapporte Dangerous Minds, « Tous les thèmes connus (comme la symphonie n°5 de Beethoven, ndlr), bien que joués de la manière la plus maladroite possible, étaient appréhendés avec respect et soin. »
L’orchestre que Bryars avait monté à l’origine pour une représentation unique – pensant que la blague ne durerait pas – a finalement rencontré un succès inattendu. L’enthousiasme autour du projet a même intrigué le génie de l’ambiant Brian Eno. On vous en parlait hier dans le journal culturel du Nova Club.
Alors qu’il sort son premier album solo en 1974, Here Come The Warm Jets, il se retrouve la même année à jouer de la clarinette – instrument qu’il ne maîtrise pas du tout – dans le fameux orchestre. Dangerous Mind rapporte son témoignage : « Dans cet orchestre est représenté l’intégralité du panel des compétences musicales – certains des membres jouent des instruments difficiles pour la première fois, d’autres, au contraire, jouent sur des instruments standards. Cela tend à générer une situation musicale unique et extraordinaire où les erreurs, inévitables, doivent être considérés, si elles sont accidentelles, comme des éléments cruciaux de la musique. »
Brian Eno a même produit le premier album de l’orchestre, Portsmouth Sinfonia Plays The Popular Classics. Le voici sur une archive vidéo du 28 mai 1974, où il chante du Haendel au Royal Albert Hall :