Quand j’étais minot, je rêvais, on rêvait de devenir journaliste, vétérinaire, pompier, voire footballeur. Quand j’étais minot, je voulais être Squaaly reporter comme Tintin. Je voulais vivre des aventures de dingues : Squaaly en Franche Comté, Squaaly et les Limousins, Squaaly au pays des Bayroutistes… Mais ça, c’était avant ! Et aujourd’hui, je suis éditorialiste au Nova jour se lève, la première matinale de France…
Oui la première matinale de France à avoir osé le pari du Baba Squaaly se confie sans haine, 4 jours par semaine. Mais les minots d’aujourd’hui, eux, à quoi rêvent-ils ?
On me dit, on me souffle dans l’oreillette qu’ils sont nombreux à s’imaginer youtubeurs, à se projeter influenceurs dans le monde d’après, le monde d’après leurs études pour peu qu’ils en fassent. Ils sont un moulon comme on dit à Marseille à s’inventer des vies devant un caméscope pour finir dans un écran d’ordi ou de smartphone, suivi, liké, adulé, recherché par des milliers de fans, des dizaines, des centaines de milliers de fans. Ils rêvent de donner leur avis, faut dire que si comme si comme moi ils ont élevé à coup de : « Tu parleras quand tu seras grand », je comprends que dès les premiers poils au menton ou sous la ceinture, ils aient envie de l’ouvrir !
Youtubeur, c’est un bon job. Tu n’as pas gagné le prix de l’Eurovision, pas mis un but en final de coupe du monde, pas même sauvé un gamin qui chute du 5ème étage, pas plus que tu n’as le découvert le moindre petit vaccin. Non, tu n’as rien fait de tangible et tu as un statut de demi-dieu. Tu es approché, chouchouté par des marques ou des agences de pub pour dire du bien, pour dire du mal. Ton avis compte. Et comme les bons comptes font les bons amis, tu es prêt à tout, à tout dire pour peu que ça serve ta notoriété ou ton compte en banque. Tu pourrais même déglinguer le vaccin Pfizer, si on te le demandait…