« Le Grand Bain » de Gilles Lellouche, en salles ce mercredi, fait suite à deux autres films étrangement similaires.
Depuis un mois, la rue est envahie d’affiches où figure une tripotée de types bedonnants qui posent en slip de bain. Jusqu’ici, rien de très sexy, mais les types ne sont pas n’importe lesquels : Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde, Philippe Katerine, Guillaume Canet…Bref, impossible de passer à côté de la sortie du Grand Bain, comédie française signée Gilles Lellouche, qui sort le 24 octobre.
Le casting écume les plateaux télé et, chronique d’un carton annoncé, le film a fait se bidonner le Festival de Cannes. Depuis, toute la presse applaudit des deux mains. C’est l’histoire de types middle-aged tous plus ou moins paumés dans leur vie : au chômage, en dépression, alcooliques, méprisés par leurs femmes ou leurs enfants, des hommes blessés, fragiles, seuls. Jusqu’à ce qu’ils retrouvent un sens à leur vie et un peu de fierté… en faisant de la natation synchronisée, en équipe, avec pour but de gagner une improbable compétition mondiale.
Fascination pour la natation synchronisée masculine
Hasard du calendrier, ou fascination partagée ? Un film extrêmement similaire est sorti cet été en Grande-Bretagne. Les affiches pour Swimming with men représentaient elles aussi une bande de mecs en slip sur fond bleu. Fatigué par une vie un peu minable, un homme décide un jour de frapper à la porte de la piscine municipale où il rencontre comme dans Le Grand Bain une équipe de bras cassés qui essaient de se synchroniser. Comme dans Le Grand Bain, ils sont tous blancs, sauf un. Et comme dans Le Grand Bain, leur prof est une jolie jeune femme tyrannique.
Deux films absolument identiques, à tel point que le Guardian les a comparés et le verdict est sans appel : aux yeux du critique, le film anglais serait à tous points de vue supérieur au français. Selon lui, les anglais seraient tellement coincés que les mettre en maillot de bain et les faire parler de leurs sentiments provoquerait quelque chose de bien plus libérateur et jouissif que dans le film de Gilles Lellouche. Les « Full Monty en speedos » toucheraient plus juste !
Pour l’instant, Swimming With Men n’a pas de date de sortie française, difficile, donc, pour nous de les comparer. Il est tout de même intéressant de constater qu’il y a un sujet dans l’air, par-delà les frontières : le désarroi contemporain du mâle blanc hétérosexuel qui voit son pouvoir vaciller, ses fondements se craqueler, ses certitudes s’ébranler.
Ce n’est finalement pas un hasard si ces deux films arrivent en même temps puisqu’ils s’inspirent tous deux d’un documentaire suédois sur une équipe de natation synchronisée masculine suédoise qui a fait florès, Men Who Swim. Encore une fois, des types qui s’ennuient dans leurs vies et se remettent à bander – pardonnez l’expression – en faisant des mouvements dans l’eau sur de la musique pop. Le bonheur, donc, en temps de crise masculine, est dans la piscine.
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Visuel : (c) Le Grand Bain