Nova Classic : « My Boy Lollipop » de Millie Small.
Radio Nova revisite ses propres classiques : les raretés de tous bords qui rythment notre antenne, de la soul-funk au hip-hop en passant par les musiques afro-latines et la pop. Aujourd’hui : « My Boy Lollipop » de Millie Small.
Aujourd’hui, c’est un hommage à une artiste qui nous a quitté hier. Une artiste méconnue mais qui a pourtant changé l’histoire de la musique jamaïcaine avec un unique morceau : « My Boy Lollipop » de Millie Small.
Le principe d’un classique c’est qu’il s’agit d’un morceau que tout le monde connait, sur lequel tout le monde a dansé, sans forcement savoir ce que c’est. Un classique c’est aussi parfois, un morceau qui change l’histoire de la musique.
Flash Back : nous sommes en 1960 à Montego Bay en Jamaïque. Une jeune inconnue répondant au nom de Millicent Dolly May Small qui deviendra plus tard Millie Small, gagne un concours de chant pour lequel elle reçoit la somme de 10 schillings soit quelques centimes.
Forte d’une petite reconnaissance locale, Millie Small, âgé de 12 ans et demi, produits quelques morceaux qui feront le tour de l’ile produit par Sir Cosxone – fondateur du label Studio One -. Non loin de là, de l’autre côté de l’ile, un jeune homme prénommé Chris Blackwell, âgé d’une vingtaine d’année, vient alors de monter, grâce au 10 000 dollars avancé par ses parents, une maisons de disques encore inconnue : Island Records.
Il cherche partout dans son ile d’adoption le premier artiste qui lui permettra de devenir le haut-parleur de la musique jamaïcaine qu’il porte en amour. À cette époque, le calypso, le boogie, le rythme and blues, font danser la Jamaïque.
Et c’est le premier éclair de génie de Chis Blackwell. En 1962, il convainc Sir Coxsone de prendre Millie Small sous son aile. Il l’emmène promouvoir Island Records de l’autre côté du monde, en Angleterre. Puis, c’est le deuxième éclair : Blackwell fait reprendre à Millie Small une chanson de Barbie Gaye, chanteuse américaine enregistrée quelques années auparavant : « My Boy Lollipop ». La voix enfantine, haut perché, mais surtout aussi souriante que la Jamaïque, associé à un rythme dansant, joyeux 4/4 propulse la reprise de Millie Small directement numéro 1 des charts devant Les Beatles.
Le son de la Jamaïque est enfin sorti de son île. Le SKA est né, et depuis, la planète danse dessus.
« My Boy Lollipop » est encore aujourd’hui le disque le plus vendu de l’histoire catégorie Reggae/Ska.
Visuel © Getty Images / Bettmann