Animal virtuel nippon ni mauvais, le tamagotchi a disparu de nos contrées. Histoire d’une mode et d’un génocide virtuel !
Je ne me souviens plus très bien, qui m’a parlé la première fois de ces drôles de petites bêtes venues du Japon, qui pour la première fois a prononcé à mes oreilles le mot tamagotchi ; un mot qui fleurait bon l’empire du Soleil Levant, un empire qui se limitait pour moi alors aux seuls Samouraïs, aux sushis et autres yakitoris croqués entre deux verres de saké chaud en criant Ay Saké, Saké Ay !
J’étais passé à côté de la vague manga, je l’avoue et l’idée d’adopter un animal de compagnie, fut-il virtuel, n’enchantait guère le patachon à la vie qui va avec, que j’étais à l’époque. Mais peut-être étiez-vous trop jeune ou même pas né quand ce mot valise japonais fut créé. Un mot qui associe les termes tamago qui signifie œuf dans la langue de Mishima, et wotchi qui désigne la montre. Le tamagotchi est donc un œuf montre. Rien à voir avec l’œuf cocotte ou l’œuf de Pâques qui n’est déjà plus de saison. Le tamagotchi est un animal de compagnie virtuel créé en 1996 dans une firme de jouets nippone. C’est en cette année princière que nous sommes entrés de plain-pied dans le monde virtuel avec un grand V. Cet animal de compagnie virtuel de la taille d’une console miniature, d’une montre d’où son nom ; on doit l’aider à grandir. On doit l’accompagner dans sa croissance. Le Tamagochi est un jeu, un jeu à la con, mais un jeu. Un jeu au cours duquel on ne plaisante pas, un jeu qui parle de vie et de mort, d’éducation, de pipi caca et de becquée. Au moment même où l’on adoptait un tamagotchi, il fallait savoir qu’on démarrait une partie longue comme un jour sans fin. Il fallait être conscient qu’on entamait un jeu à plein temps. Qu’il faudrait penser à satisfaire tous ces besoins, le dorloter, lui parler, l’amuser, mais aussi le nourrir, lui faire faire ses besoins, les petits comme les gros, et surtout ne pas l’oublier dans un coin sous peine de… Sous peine de quoi oui déjà ? Sous peine de passer pour un tueur de tamagotchi. En ce jour 5 du mois 5 comme on dit dans de nombreux pays, en ce 5 mai comme on dit ici, j’aimerai savoir qui a encore un tamagotchi vivant, qui n’a pas succombé à la tentation de l’euthanasier, de le laisser mourir à petit feu dans une boite à chaussures ? Qui continue effectivement à veiller aujourd’hui encore à son développement ? Aucun de nos auditeurs, je pense ! Je sais ce n’est pas très beau, mais au final, ce n’est qu’un jeu, la DDASS ne vous poursuivra pas, on le sait tous, mais à 7h40 du mat ici,14:40 à Nagasaki, j’aimerai interroger vos consciences : Êtes-vous fier de vous, vous qui avez abandonné votre animal de compagnie virtuel au profit d’un smartphone ? Pensez-y et quel que soit votre conclusion, nous on se retrouve demain pendant ton petit-dej, sous ta douche ou en voiture ! La Vie est un éternel recommencement !