Une histoire de journalisme
Hello les stagiaires,
Ici le journalisme, l’investigateur, l’enquêteur. Le relou des bacs à sables, le plus malin du quartier.
Ca roule ? Il avance, ce mémoire de fin d’études ?
Vous êtes nombreux à envoyer vos candidatures pour devenir journaliste chez Radio Nova. Je trouve ça vraiment super, mais j’ai comme l’impression que vous oubliez la moitié de ce qu’on vous dit.
Journaliste, c’est pas une envie, une idée. C’est une vocation. Un truc sérieux. Déjà, faut avoir un don mais ensuite, il faut le travailler. Moi ? Oh c’est pas compliqué : déjà, il y a eu Dieu qui me faisait un signe.
Faut bien avouer que c’est pas donné à tout le monde. Mais ça c’est rien ; c’est que le début. Comme je suis doué pour l’humour, j’ai rapidement commencé par ce qui m’a fait connaitre dans le milieu : des caméras cachées. Je sais, c’est ouf.
Après c’est… comment dire. Se trouver au bon endroit, au bon moment, avec cet air de pas y toucher. Et puis il faut aussi savoir avoir le sens du suspense, tenir son histoire jusqu’à la fin.
Pour résumer, je pense que l’information étant un long tunnel mystérieux, l’idée c’est de rester sur les bons rails.
Le boulot fait le reste. Vous savez, dans la vie, on a ce qu’on mérite.
Alors oui, évidemment, il faut faire des sacrifices. Vous croyez que je l’ai pas eue, ma dose d’animaux trop cute ? Il faut juste attendre son tour, rester vigilant, et ouvrir l’oeil.
Parfois, il faut attendre longtemps. Eviter de sombrer dans l’alcool, même s’il est souvent synonyme de joyeuses aventures.
L’info n’attend personne. J’irai même jusqu’à dire qu’elle peut forcer les choses, quitte à entrer par effraction. Une fois qu’elle est là, c’est maintenant, tout de suite… Et là, il faut savoir se jeter à l’eau.
Un journaliste doit savoir adapter son comportement ; mon conseil, c’est la solution dite du « mi-provoc, mi-baltringue« . Vous amadouez, et bim vous quittez le navire. Efficacité 73%. Il faut rouler en équipe. Seul, vous ne valez rien. Et si possible, des coéquipiers de confiance. Croire en ses amis, c’est croire en soi.
Vous avez réuni les critères ? Maintenant, désolé, mais c’est l’heure de la vérité.
Le journalisme, c’est dangereux.
Je le sais parce que j’en ai fait les frais. C’est seulement après qu’on commence VRAIMENT à signer des exploits.
Le scoop des chèvres qui vivent en autarcie dans leur village de chèvres ? C’était moi.
La vérité sur les noirs et leurs cheveux ? Oui, c’était moi.
Des chats en parachute ? Ca, c’était pas moi. Mais non je déconne ! Bien sûr que c’était moi.
Et autant que je vous le dise : on ne trompe pas son public. Inutile d’essayer de la faire à l’envers, on vous voit venir.
Si je n’avais qu’un conseil à vous fournir, ce serait celui-ci : fondez-vous dans la masse. L’art du déguisement, quitte à vous faire passer pour un autre.
Comme tout Ramdam de journaliste qui se respecte, on va finir avec l’actualité chaude : deux personnes de même sexe qui veulent se marier ? Les tenants et aboutissants de cette problématique sont expliqués en musique dans cette vidéo à montrer à vos enfants. C’est marrant qu’on n’en parle qu’en ce moment alors que j’étudie cette question depuis la nuit des temps. Bref.
oh ! J’allais oublier de me présenter : me llamo Gustavo Almadovar.
Je répète : Gustavo Almadovar.
Allez, à la prochaine, je m’arrache.