Si en un an, j’ai su rester distant du phénomène Raoult, il faut bien à un moment ou un autre prendre parti !
Si depuis le début de la crise sanitaire, matin après matin, jamais au grand jamais, vous ne m’avez entendu prendre parti pour – ou contre d’ailleurs – Didier Raoult, c’est pour deux raisons : tout d’abord, je n’ai pas les états de service du célèbre chevelu et ne peut donc prendre part à ces débats hors de mes compétences, et surtout parce que j’éditorialise depuis la Cité de Phocée et que cela pourrait être assimilé à du parti-pris. Si le premier argument est discutable d’autant que je m’autorise à parler ballon rond alors que j’ai deux pieds gauche, le second est irréfutable et a justifié que plus d’une fois je brandisse mon très déontologique droit de réserve. Mais ce matin, premier matin de la semaine et lundi de pentecôte, je me lâche et avoue humblement que je suis pour l’érection d’une statue à mon compatriote Didier Raoult. Oui, je suis pour que cet éminent spécialiste des maladies infectieuses, et directeur de l’Institut Hospitalier-Universitaire Méditerranée Infection soit reconnu, honoré, médaillé, statufié car il le mérite. Oui, Didier Raoult est un génie ! N’ayons pas peur des mots, Didier Raoult est un génie, un vrai génie, quelque part entre le Professeur Tournesol et Einstein.
Sanctifions-le. Cet homme est un sauveur, cet homme, mi-homme mi-dieu est notre sauveur. Si je devais le caricaturer, je le dessinerais tel un paratonnerre sur lequel s’échoueraient toutes les saintes foudres.
C’est un bouclier ! Avec lui, rien ne peut nous arriver. Et il n’y a que lui par exemple pour nous protéger de Philippe de Villiers, ce nobliau vendéen qui s’est cru bon de ramener sur tous les plateaux télé, sa fraise blanche, sa collerette façon monde d’avant, histoire de dire qu’il pèse dans le game national autant que dans son domaine du Puy du Fou.
C’est sur le plateau de Pascal Praud, qu’il a vanté d’un ton docte, le remède de mon nouveau héros marseillais, un remède qui combine hydroxychloroquine et pastis, selon un colloque entre le patient et le grand professeur qui reste secret à jamais. Oui, vous avez bien entendu : hydroxychloro et pastaga, « un pastis comme on le prend à Marseille », précisait-il cul sec.
Et vlan, l’affaire est jouée. Circulez, il n’y a rien à voir, plus rien à voir ni même à boire. On ne devrait plus croiser Philippe de Villiers du Pastaga comme on le surnomme désormais, on ne devrait plus voir ce triste sire aux JT et dans les émissions politiques, ne plus le croiser sur les murs de nos villes candidat à je ne sais quelle élection, à moins que ça soit celle du roi des pitres ou du prince des Jean foutre. Et pour cela, moi je dis MERCI à Didier Raoult !