Sortez vos blousons en cuir du placard, enfourchez votre moto qui pourrit dans le garage, et partez en virée avec une bande de punks anglaises.
Ce documentaire s’appelle Rebel Dykes (“Dykes” vient du jargon britannique pour dire lesbienne) et il suit les aventures d’une bande de filles très soudées qui évolue dans les années 80 et 90 en Angleterre.
Les années 80, c’est une période complexe pour les personnes de la communauté queer en Angleterre (après, est-ce qu’il y a une période qui n’est pas complexe pour les communautés queers ?). Margaret Thatcher est au pouvoir, son gouvernement écrase peu à peu les classes populaires et pour vous donner une idée les femmes ont le droit de contracter un emprunt à la banque depuis seulement 1975. En clair, c’est pas la joie.
C’est justement dans ce climat que toute la rage des mouvements punk et post-punk trouvent leur résonance. Les personnes à l’image de ce documentaire le précisent : “C’était à la fois une terrible et une super époque pour être queer”. Un autre de ses Rebel Dykes ajoute “il y avait une volonté de passer sous silence ces scènes, ces mouvements et le simple fait d’exister était dangereux pour les personnes de ces communautés”. Des communautés que l’on découvre en image dans ce film documentaire qui mélange d’archives, d’entretiens face-caméras et de séquences d’animations.
À la baguette, deux réalisatrices. Harri Shanahan, anciennement conceptrice de clips dans la sphère punk, s’est formée à l’animation dans le but de donner corps aux histoires racontées dans ce Rebel Dykes. Pour l’accompagner, l’archiviste et cinéaste Siân A. Williams, qui a toujours ressenti une connexion avec ces blousons en cuirs des années 80-90, elle qui a fait ses armes dans des groupes de post-punk où la débrouille est un art de vie. Vous l’aurez compris, on ne pouvait pas rêver d’une meilleure équipe pour raconter la vie et les aventures de ces communautés de lesbiennes punks.
Pour les parisiens, vous pouvez découvrir ce documentaire sur grand écran ce soir à 19h30 à l’espace Reuilly dans le 12e arrondissement de Paris, Rebel Dykes y est projeté dans le cadre du Festival International du Film Lesbien et Féministe de Paris (Cinefable), le reste du programme qui conugue concerts, court-métrages d’ici et d’ailleurs et documentaires est à retrouver ici.
Un texte issu de C’est Bola vie, la chronique hebdomadaire (lundi au vendredi, 8h45) de David Bola dans Un Nova jour se lève.