En ce jour du second tour des élections présidentielles au Brésil, l’artiste Chico César est dans Néo Géo Nova avec Bintou Simporé pour nous parler de son nouveau disque “Vestido de Amor”, composé de sonorités nordestines, de musique populaire brésilienne, et d’afropop, sur lequel Salif Keita et Ray Lema ont participé.
Chico César (né Francisco Gonçalves César en 1964) est un chanteur et compositeur brésilien. Il est né dans la ville de Catolé do Rocha, dans la région de Paraìba, dans le Nordeste du Brésil. Dès son enfance il est plongé dans la musique et dans l’ambiance culturelle de sa région. Il effectue sa formation de journaliste à 16 ans à João Pessoa, il vit en travaillant dans une librairie. Pendant ces années-là, il est aussi membre du groupe Jaguaribe Carne, composé par les frères Pedro Osmar et Paulo Ró, et positionné de façon ouverte et radicale à gauche. Il part pour Sao Paulo en 1984, il y exerce le journalisme. Il continue de faire de la musique, de se produire dans des bars, prenant part à la scène avant-gardiste.
C’est par l’intermédiaire du centre culturel Allemagne Brésil qu’il part faire une tournée en Allemagne en 1991 et que sa carrière se développe. A son retour, il se consacre donc uniquement à la musique. Il se fait rapidement connaître et est salué par la critique. Il a fait de nombreuses tournées et réalisé moultes collaborations artistiques. Il a aussi été le président de la fondation culturelle João Pessoa et secrétaire de la culture de l’État de Paraíba.
À la fois poétique et politique, à la fois musical et social. C’est en effet sous ce signe de « guérilla culturelle » que s’inscrit sa pratique musicale, qu’il envisage comme une critique sociale et politique (notions que son frère militant lui a transmises). Ce sont aussi des sujets comme l’environnement, l’oppression des minorités, le racisme, qui sont au centre de son engagement musical et poétique. La musique est donc un outil primordial pour les luttes dans lesquelles s’engage l’artiste.
“Vestido de Amor” Chico César
Ces jours-ci, Chico César revient avec un nouvel album, Vestido de Amor, mélange « des sonorités du forro nordestin, du reggae jamaïcain, de la rumba zaïroise, des langueurs du calypso, du coco des pêcheurs côtiers, des électricités du rock urbain ». Composé pendant la pandémie, le constat qu’il faisait déjà à propos de la situation du monde, de ses inégalités et de ses injustices, s’est accentué.C’est la première fois que le chanteur réalise un album en dehors du Brésil, en France, ce qui le place sous le signe de l’universalité, encore plus que le reste de la discographie du compositeur peut-être.
Luíz Gonzaga
C’est l’occasion d’évoquer les accointances entre la musique brésilienne et la musique africaine, avec des artistes comme Milton Nascimento, Luiz Gonzaga, Bathiki Kumalo, Gilberto Gil, Olodum, ou encore le carnaval de Bahia…
Le Sac à Malices
Sac à Malices de Bintou
Cette semaine Bintou a préparé quelques surprises dans son Sac à Malices, des disques, des livres, et une … mandala de piassava de Bahia !
La découverte du Sac à Malices va initier une discussion plus politique, mais tout aussi musicale, entre Bintou et Chico César. C’est l’occasion de mentionner le titre de Chico César “Bolsominions” qui dénonce le caractère irréfléchi et dangereux des idées de Bolsonaro et de ses partisans.
Chico César, pochette “Bolsominions”