Tendons l’oreille vers sa chillwave éthérée et légèrement désenchantée.
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Une chillwave éthérée et légèrement désenchantée intronisait Loukoko dans l’industrie discographique au mois de janvier. Un très bon premier EP qui avait orchestré nos fins de soirées hivernales et participait au bon bilan de santé de l’électro française. Et si on ne voit que trop rarement son visage, la meilleure manière de la connaître est probablement d’écouter sa musique.
Tu peux nous en dire un peu plus sur l’origine de ton nom de scène ?
Loukoko est une ville du Congo-Brazzaville, c’est un lieu que je connais mais si j’ai choisi ce nom de scène c’était surtout par rapport à une personne qui m’est chère mais j’ai été aussi élevée entre l’Angleterre, l’Espagne et le Congo.
Tu viens de sortir un EP, ces morceaux murissaient depuis longtemps ou ils sont totalement nouveaux ?
J’essaye de composer le plus souvent possible mais pour cet EP, je voulais que ce soit sur vinyle. Le support était très important pour et après avoir écrit ces quatre morceaux, je savais que je tenais mon disque.
L’objet symbolise quelque chose d’important pour toi ou n’est ce que pour ses vertus sonores ?
Oui et non, j’écoute énormément de vinyles mais le son n’était pas le critère le plus important. C’est un objet qui a toujours fait partie de ma vie et qui me fascine. Tout ça fait que c’était quelque chose de naturel de sortir ce projet en vinyle.
Il paraît que tu aimes travailler seule mais on retrouve un featuring sur la seconde version de « Down ». Où est la frontière pour toi entre collaboration et morceaux en solo ?
Comme pour tout le reste, c’est véritablement intuitif. Ce sont des amis à Londres qui m’ont présenté Cash Cobain. J’avais quelques sons dans mon ordinateur sur lesquels il a posé son flow et j’ai tout de suite accroché. J’écoute beaucoup de hip-hop et dès le début je savais que je voulais un remix de l’un des tracks, mais pas le remix classique électro que l’on peut entendre souvent avec la sortie d’un album. Je voulais quelque chose de différent et cette rencontre est arrivée au bon moment. Après c’est vrai que j’aime travailler seule car je suis dans mon monde, dans ma bulle quand je compose, décider de placer telle ligne de basse ou tels kicks est important pour moi. Ma musique est vraiment personnelle mais travailler avec d’autres musiciens m’inspire aussi énormément.
Tu nous disais que tu as grandi entre l’Angleterre et plusieurs pays et la France notamment, et j’ai l’impression que la culture anglo-saxonne est prépondérante dans ton son. Tu sens cette différence culturelle ?
Complètement, j’ai été bercée par la musique anglaise depuis toute petite, j’écoutais de la drum n’bass à l’âge de 13 ans. J’y ai vécu pendant quelques temps et c’est un pays qui m’inspire beaucoup, ils ont ce côté très naturel, dépouillé mais qui sonne d’une manière incroyable. Quand tu écoutes Sampha par exemple, il va te mettre un beat, une voix, une basse et un petit clavier au fond et le résultat sera toujours assez fou.
Tu composes seule et c’est aussi toi qui fais tes clips non ?
Oui parce que la musique est très visuelle pour moi. Je ne vois pas la musique sans image. Le film me vient au fur et à mesure de la composition du morceau et quand le titre est fini, il faut que je tourne le clip dans la foulée. Les deux vont de paire et sont indissociables pour moi, ce qui peut parfois exaspérer les personnes qui m’aident sur les tournages.
Tu es derrière le montage aussi ?
Oui parce que faire de la musique ou la coucher sur pellicule est une véritable passion chez moi mais ce n’est pas simple volonté de tout contrôler. J’essaye de faire tout ce que je fais à fond.
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