On a parlé de leur premier album avec ce duo anglais signé chez Ninja Tune !
Après quelques EP prometteurs, Maribou State s’est, enfin, lancé dans le grand bain du LP avec Counter Records (le sous label rock de Ninja Tune). Le duo anglais a signé un premier album baignant dans une électro organique donnant une impulsion nouvelle à son son. Dix titres aux allures d’instantané sonore où Jono McCleery, Holly Walker et Pedestrian croisent leurs voix avec les instrumentaux de Chris Davids et Liam Ivory. Ils nous ont parlé de ce Portraits à l’occasion de leur tournée française.
Votre discographie était plutôt caractérisée par des EP, quel a été le moment où vous vous êtes dit que c’était le bon moment pour un LP ?
Maribou State : On ne s’est pas posé la question de cette façon. La quantité n’était pas forcément un critère car on a l’habitude de composer beaucoup de morceaux. Mais après avoir réalisé Truth, notre dernier EP, nous étions vraiment satisfait de notre son. On se sentait vraiment à l’aise dans cette manière d’enregistrer, ce qui nous a permis d’élargir le spectre de nos possibilités et du coup de faire un projet plus long.
Le fait d’utiliser plus d’instruments et que cet album sonne un peu plus organique a pu vous permettre d’être plus productif aussi peut-être ?
MS : Bien que nos EP étaient très électro, on a toujours aimé jouer sur de vrais instruments. On pratique tous les deux la guitare et le piano donc c’était quelque chose de naturel pour nous. Mais Truth nous a donné envie d’insuffler dans notre son cette dimension live, plus instrumental et organique. On expérimentait énormément avant cet album mais peut-être n’avions nous pas les connaissances techniques et le matériel adéquat pour que ca sonne comme on le voulait.
Bien que vous soyez un duo instrumental, vous aimez avoir des voix sur vos productions comme Holly Walker ou Jono McCleery. C’est un des vos amis ou c’est par l’intermédiaire de votre label commun, Ninja Tune ?
MS : On ne se connaissait pas personnellement avec Jono mais vu que nous étions sur le même label, on a demandé si il était intéressé de chanter sur Portraits et ça s’est fait naturellement. Les sessions d’enregistrement se faisaient à distance car malheureusement il était en hollande à l’époque. Et pour Holly, il était normal qu’elle soit sur ce premier LP. On a toujours été admiratif tant de son écriture que de son chant et elle nous accompagne depuis longtemps.
Vous avez l’habitude de composer dans une cabane au fond du jardin comme Francis Cabrel, que représente pour vous cet endroit ?
MS : Pour nous c’est l’endroit où tout a commencé. Même si elle ressemble à une cabane de chasseur, c’est là où nous trouvons notre inspiration, où on enregistre tous nos morceaux. Nous sommes complètement coupés du monde, c’est un lieu vraiment apaisant. On a l’impression de s’échapper un peu de la ville quand on y est. Avoir son propre studio nous permet, aussi, d’enregistrer quand on veut, expérimenter à foison et d’être plus à l’aise financièrement, car la location n’est pas donnée. Cette liberté se reflète un peu à travers le son de cet album à notre avis.
Comment se passe le travail de composition au sein de votre duo, vous pouvez travailler l’un sans l’autre ?
MS : C’est assez varié, la plupart du temps chacun travaille de son côté et on se rejoint dans la cabane pour tout mettre en place mais on peut aussi partir de rien et composer un morceau de A à Z ensemble. Si la naissance d’un titre peut être attribuée à l’un ou l’autre, on finit toujours les morceaux ensemble.
Vous avez l’habitude de faire remixer vos morceaux par d’autres artistes, c’est important pour vous de voir comment votre musique peut-être perçu par d’autres musiciens ?
MS : Oui c’est important pour nous de voir comment les artistes que nous aimons voient notre musique, mais ce n’est pas la seule raison. Cet album n’avait pas véritablement vocation à être écouté dans les clubs mais plus chez soi, il a un côté un peu chill. Ces remixes permettent aussi à nos morceaux d’avoir une seconde vie sur les danceflooors. Ces deux univers sont importants pour nous, car nous sommes aussi disc-jokeys.
Vous avez d’ailleurs abandonné les DJ set pour un live band en concert, comment cela se passe t’il ?
MS : C’est un challenge intéressant, la pression est différente mais nous prenons notre pied à faire les deux, live ou DJ set. Quand on compose un titre, on ne pense pas forcément à son rendu en concert, d’où la complexité de les retranscrire en live parfois mais c’est inhérent à beaucoup de groupe électro. On ne voulait pas seulement faire des concerts avec des ordinateurs ou des contrôleurs.
Vous pensez déjà au prochain album ou vous allez vous laisser le temps ?
MS : Oui, on enregistre des idées ou des samples qui devraient nous servir pour le prochain projet. La tournée nous prend pas mal de temps mais on devrait s’y remettre aux alentours du mois de février de l’année prochaine.
Toujours chez Ninja Tune ?
MS : C’est un label que nous écoutons depuis longtemps. On n’est pas peu fier d’être dans leur catalogue et c’est même devenu une famille maintenant. Le prochain album sera encore chez eux et nous espérons que cela va continuer pour un bon bout de temps. Ils nous laissent une totale liberté et on se fait confiance mutuellement et ça n’a pas de prix.