Les migrants illégaux n’ont aucun droit dans l’État hébreu. Pour les aider, Rotem Genossar a créé un club d’athlétisme.
Ils sont 40 000 en Israël : Érythréens, Soudanais, Nigérians. Ils sont entrés illégalement dans le pays il y a une dizaine d’années, après avoir traversé le désert et franchi la frontière avec l’Égypte.
Depuis, ils y vivent sans aucun droits ni perspectives. Ils viennent de zones de guerre, donc sont inexpulsables. Mais Israël n’accorde quasiment pas de statut de réfugié à des migrants non juifs.
Pour les aider, Rotem Genossar a créé un club d’athlétisme, Hasimta, « le passage » en Hébreu. Il entraîne environ 80 athlètes de 6 à 22 ans, tous venus d’Afrique. Son objectif : leur donner un statut, une image positive, et pourquoi pas, un jour, des papiers. Il a obtenu que plusieurs des membres de son club puissent participer aux championnats nationaux, même s’ils n’ont pas la nationalité israélienne.
Une victoire contre l’administration, mais aussi contre le racisme qui vise ces migrants africains. Grâce à leurs résultats sportifs, certains de ces athlètes peuvent toucher une bourse pour faire des études. Une jeune coureuse a même pu aller étudier aux États-Unis cette année grâce à lui.
Rotem accueille également des athlètes d’origine éthiopienne, des « Falashas » comme on les a appelés à leur arrivée dans le pays. Ils ont des papiers, mais souffrent de pauvreté et de discriminations. L’un d’entre eux, Shmuel Abuhaï, arrivé en Israël à l’âge de 6 ans, a participé cet été aux championnats d’Europe espoirs sous la bannière de son pays d’adoption. Une nouvelle victoire pour Rotem.
Pour Nova Production, Bethsabée Zarka a suivi ce coach très particulier, dans un reportage diffusé sur Arte. C’est à voir en replay ci-dessous.
Visuel © Yonathan Weitzman