Nassim a réussi sa vie. Il fait des affaires à Abu Dhabi, fréquente une très séduisante américaine. Mais n’est pas heureux. Sans doute parce qu’il ne sent pas encore à sa place où qu’il soit. Nassim est un fils de marocains vivant en France. Il y a des années son père a immigré dans le sud-est du pays pour travailler. Depuis ce coin du Vaucluse s’est depuis longtemps recroquevillé sur un refus de l’étranger.. Comment construire son identité dans ce contexte ? En partant.
Aujourd’hui il revient à Bollène, ancien bastion du FN s’est sacrifié aux élections départementales de 2015 pour conforter un entre-soi, et laisser la place à La ligue du Sud, mouvement d’extrême-droite fondé par un des siens, Jacques Bompard, le maire d’Orange. L’entrée de la ville est désormais délimitée par des panneaux municipaux, arborant des enfants blancs comme neige et un slogan « Une ville, une identité ». Saïd Hamich en fait précisément le programme de son film, à la fois topographie d’un lieu et d’un homme.
Retour à Bollène fait œuvre de sociologie romanesque autour d’un homme qui a intégré la honte de soi au point de s’être expulsé lui-même de son pays natal, avant qu’un parti xénophobe ne s’en charge.
Là où le cinéma français parle généralement de l’immigration et de l’intégration que par le prisme de banlieues sous pressions, Saïd Hamich livre, en à peine une heure de film, une vision bien plus dense du problème. Retour à Bollène, et son regard d’une étonnante franchise tant sur cette famille que sur une ville aspirant tout dans son vide social, désinhibe un cinéma français rarement capable de poser aussi bien ces questions complexes, de questionner l’impact du politique sur l’intime.
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