Au même titre que la musique de film (depuis Saint-Saëns en 1908, il était temps) ou la désormais fameuse library music, les scores de jeux vidéo ont gagné depuis belle lurette leurs lettres de noblesse. Fini d’être méprisés, relégués aux viles oubliettes et à l’étiage des considérations insignifiantes. Aujourd’hui, les Japonais.es Koji Kondo (Super Mario, The Legend of Zelda), Nobuo Uematsu (Final Fantasy) et Yoko Shimomura (Street Fighter II) ou encore l’Anglais David Wise (Donkey Kong Country) sont reconnus à leur juste valeur par des millions de mélomanes – dont bon nombre ont (eu) une manette dans les mains.
Elles, eux, et d’autres de leurs collègues compositeur.rices ont su dessiner des mélodies qui continuent de faire leurs petits bonhommes de chemins dans nos mémoires vives de geeks ou de noobs ; iels ont su apposer, sinon imposer, leur patte musicale en s’accommodant des contraintes si particulières du médium (son interactivité avec les joueur.ses et les autres sons du jeu, sa flexibilité, sa dé-linéarité) et les impératifs techniques, à commencer par la taille limitée de la mémoire et la qualité de son pour le moins stridente des premières générations de consoles – une petite pensée pour la Megadrive, par exemple, qui a saboté les partitions classiques utilisées dans Fantasia.
À ces musiques qui vous trottent sans doute dans un coin de la tête, on peut ajouter volontiers l’entêtant fredon russe de Tetris, le revival synthwave de Hotline Miami, ou encore les dizaines de radios disponibles dans les GTA 3, 4 et 5, autres manifestations de cette alliance fructueuse entre l’audio et le vidéo, la virtuosité artistique et le commerce ludique.
Une association qui gagnera un niveau supplémentaire, quelques XP en bonus, les mercredi 27 et jeudi 28 septembre prochains, par l’entremise de deux concerts, que dis-je, deux ciné-concerts symphoniques délivrés à l’Auditorium de l’ONB.
On voit (et on entend) les choses en grand, ici. Pas du 8-bits pré-enregistré, mais tout l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine, jouant live ; pas de petite télé mais un gigantesque écran, à ne plus compter les pouces de la diagonale ; pas simplement du présent, mais une rétrospective panoramique. Qui jouera, de surcroit, la carte du multijoueurs, de l’interactivité. Un concert dont vous pourrez être le héros, en quelque sorte, puisqu’au cours de ces ces soirées exceptionnelles, un salon sera installé sur scène, comme à la maison, avec le canapé, la table basse, et une flopée de consoles rétro (seront-elles reliées à la télévision par la Péritel ?)
C’est là que des spectateur.rices – vous, peut-être – seront invité.es à venir jouer sur l’écran géant (avec une certaine dextérité, on l’espère) à ces jeux devenus des classiques du genre vidéoludique : des Sonic, Tetris, Mario (dont le thème est entré au printemps dernier à la Bibliothèque du Congrès américain, comme « musique déterminante de l’histoire et de la culture de la nation »), Street Fighter, Tomb Raider, Zelda ou encore Final Fantasy. Le tout pendant que l’orchestre en jouera les meilleurs passages musicaux, afin d’enluminer plus encore ces thèmes entrés dans l’histoire de ce qu’on appelle parfois le dixième art.
Entre pixels et décibels, gâchettes, joysticks, cuivres et archets, deux concerts-expériences, deux soirées rétrogaming symphoniques, auxquelles la Radio Nova vous offre une soluce, un cheat code astucieux : des places gratos, à glaner juste ci-dessous, avec le mot de passe Nova Aime.