Il n’est pas mort mais a droit a son exposition retrospective… à Marseille
L’estaque, le monde ouvrier, le parti communiste, une moto, du sang arménien… Voilà ce qui pourrait tracer à grands traits le portrait de Robert Guediguian, le plus marseillais de nos réalisateurs. Et voilà ce qu’on retrouve dans l’exposition qui lui est consacrée à la friche de la Belle de Mai (cette ancienne manufacture de tabac devenue dans les années 90 l’un des premiers tiers-lieux culturels d’Europe), en plein cœur d’un quartier très défavorisé de Marseille.
Difficile de résumer la carrière de ce cinéaste engagé et marseillo-marseillais. Robert Guédiguian tourne son premier film en 1980, Dernier été, chronique de la vie contemporaine de jeunes marseillais confrontés à la fermeture des usines.
Avec Marius et Jeanette en 1997, il a réuni plus de deux millions et demi de spectateurs. Et Ariane Ascaride, son épouse, a remporté le César de la meilleure actrice.
L’exposition s’appelle « Robert Guédiguian, avec le cœur conscient » et toutes les thématiques chères au cinéaste sont mises à l’honneur : engagement humain et politique, histoires de famille et d’amitié, vie de quartier. Le parcours présente des installations vidéo, des archives personnelles et des éléments de décor. Robert Guédiguian a prêté des storyboards, des photos de familles et même sa moto qu’il traine depuis ses 17 ans et qu’il a fait voyager jusqu’en Afrique pour le tournage de « Twist à Bamako ».
En général, ce genre d’exposition est organisée à titre posthume et ça le fait marrer, Robert Guediguian d’être « muséalisé » de son vivant…
Il vient tout juste d’achever le tournage de son 24e long métrage La Pie voleuse et son nouveau film Et la fête continue sort en salles le mois prochain. Sur fond de difficultés à construire une Union de la gauche, il est question du tremblement d’une rencontre amoureuse.
À la friche de la belle de mai à Marseille jusqu’au 14 janvier.