La vie est faite de choix, certains plus complexes à faire que d’autres. Celui qui consiste à choisir, dans un festival où l’on souhaiterait idéalement tout voir, les concerts auxquels il sera possible d’assister et ceux auxquels il ne le sera pas, est particulièrement difficile, et notamment lorsque l’on a prévu de se rendre à un festival aussi dense que cette édition 2022 de Rock en Seine. Demandez le programme.
Tame Impala (Perth, Australie) – Samedi 27 août, 23h00 – Rock progressif
Parmi les têtes d’affiche de cette édition 2022, il y a Nick Cave, Arctic Monkeys ou Stromae. Il y a aussi et surtout Tame Impala, les Australiens menés par Kevin Parker qui alternent rock psychédélique, disco synthétique et rock progressif au sein d’une discographie déjà souvent entendue sur Radio Nova (« The Less I Know The Better » est un gold qui vous fait sans doute systématiquement monter le son lorsqu’il surgit à l’antenne). Et bien qu’il gère absolument tout au sein du groupe (le songwriting, le chant, l’enregistrement de tous les instruments…), Kevin Parker parvient, en live, à lâcher tout doucement prise et à s’entourer de musiciens (dont le Français Barbagallo)… et de public, aussi, puisqu’on le sait très bien : on vous verra ce samedi 23h devant la Grande Scène pour l’un des incontournables de cette édition 2023.
La Femme (Biarritz / Paris) – Samedi 27 août, 18h30 – Pop bordel
« Foutre le bordel », c’est le nom d’un des morceaux les plus efficaces de Paradigmes, le troisième album de La Femme arrivé l’an dernier. Foutre le bordel, c’est globalement ce qu’on attend du live des garçons et des filles qui composent ce groupe mené par le duo Marlon Magnée et Sacha Got et qui mélange, depuis 2013 et la sortie du classique « Sur la planche », la surf-music, la pop française, la cold-wave, le disco, le punk, le yéyé bref, tout ce qui passe par l’esprit follement créatif du meilleur groupe français de sa génération. À ne louper sous aucun prétexte en live, sauf si vous n’êtes absolument pas à la recherche de sensations.
Kraftwerk (Düsseldorf) – Vendredi 26 août, 21h15 – Computer lovers
Peut-être avez-vous un parent, proche ou éloigné qui, dès que vous avez l’audace de lui faire écouter une nouveauté comportant un semblant de musique dites ‘ »électronique », s’exclame régulièrement, avec un dédain ostentatoire : « pfff, tout ça, de toute façon, ça vient de Kraftwerk« . Peut-être que ce parent exagère un peu. Peut-être aussi qu’il n’est pas tout à fait à côté de la plaque. Allez voir les pionniers de la musique krautrock (la musique progressive et expérimentale de l’Allemagne de la fin des années 60, en gros). Et prenez une leçon d’histoire, les enfants.
Jamie xx (Londres) – Samedi 27 août, 20h30 – UK garage
« Jamie xx, membre de l’éminent groupe The xx, remixeur tendre de feu Gill Scott-Heron, auteur de l’album In Colour, est-il le producteur le plus doué de sa génération ?« . Vous avez une heure, ce samedi sur la Grande Scène, pour vous faire une idée sur cette question. Tenez-nous au jus.
FKJ (Tours / Philippines) – Dimanche 28 août, 20h50 – Groove sensible
Comme un ancien agent des services secrets qui, après avoir sauvé le monde à maintes reprises, aurait pris du recul pour voir la vie d’un autre point de vue, FKJ s’est installé ces dernières années sur une île de l’archipel des Philippines, d’où il compose une musique qui porte en lui la sensibilité des âmes qui savent écouter ce que le monde a à dire en dehors des bruits et des fureurs de la ville. Son album V I N C E N T est une petite merveille à écouter aux côtés de l’intime ou aux côtés des autres, en live ce dimanche à Rock en Seine.
Parcels (Byron Bay / Berlin) – Dimanche 28 août, 19h35 – Pop soleil
Il fait soleil ? Parcels ! Il n’y en a pas encore ? Parcels ! Les feuilles tombent des arbres ? Parcels ! La musique du groupe de Byron Bay, basé à Berlin, accompagne les ondes de Radio Nova depuis longtemps. Depuis, en fait, qu’un duo relativement important (Daft Punk, vous connaissez ?) les a vus jouer en live et a produit « Overnight », premier succès d’un groupe qui en aura connu beaucoup d’autres (« Tieduprightnow », « Lightenup », « Hideout »…) Et en attendant la venue de ces Australiens aussi cools qu’une reprise très réussie d’un classique d’Abba, retournez jeter un œil, ça ne fait pas de mal, au live que le groupe avait donné en studio chez Radio Nova à l’occasion d’une Chambre noire qu’on re-mate, parfois, quand l’humeur dit soleil.
James Blake (Londres) – Vendredi 26 août, 19h00 – Soul pleureuse
Oh, James. Si tu savais comme ta musique, quand elle atteint ses hauteurs les plus vertigineuses (« Retrograde », « Life Round Here », « Limit to your love »), fait du bien aux petits cœurs qui composent nos anatomies. Alors si vous aussi, il vous est arrivé un jour de ressentir une petite peine de cœur, de vie, de larmes qui auraient coulé sur le coin de la joue, allez voir James Blake à Rock en Seine.
Lewis OfMan (France) – Samedi 27 août, 17h30 – Banger qui bronze
C’est un aveu que l’on vous fait ici. Il fut un temps où, chaque jour à la rédaction de Radio Nova, nous illustrions un certain nombre de sensations par cette formule qui, chez nous, a donc sacrément fait date : « It’s such a good day« , en référence à cet hymne à la joie produit par cet artiste qui avait fait sourire jusqu’aux oreilles, nous le savons de source sûre, un certain nombre de nos auditrices et de nos auditeurs. Tubes grandioses parmi d’autres tubes anti moroses diffusés sur cette antenne (« Flash », « Attitude », « Las Bañistas », « Dancy Boy »…), « Such a good day » résume à merveille ce qui vous attendra en le re-découvrant le samedi 27 août à 17h30.
Nu Genea Live Band (Napoli) – Dimanche 28 août, 15h50 – Disco qui groove
Un label qui réédite le plus groovy de la funk, disco, boogie des années 80 en Italie (les compilations Napoli Segreta valent leur pesant d’antipastis), deux albums qui s’inspirent de cette époque et des sons des périphéries méditerranéennes pour faire danser les plus exigeants d’entre-vous (Nuova Napoli et Bar Mediterraneo). Perspective à venir : bouger le bassin (méditerranéen, ah !) dimanche après-midi Domaine national de Saint-Cloud. Et en live band, per favore !
Hey Djan (Arménie et diaspora) – Samedi 27 août, 20h50 – Erevan mon amour
Découvert cet hiver aux Transmusicales de Rennes, Hey Djan est le groupe (Anaïs Aghayan, Djivan Abkarian, Adrian Edeline, Maxime Daoud, Arnaud Biscay), d’un saxophoniste et multi-instrumentiste, Adrien Soleiman, qui a fait de ce nouveau projet l’occasion d’un hommage à la musique folklorique arménienne. Pour les amateurs d’Altın Gün qui n’ont rien contre la musique différente et encore moins contre celle qui, en live, fonctionne aussi bien que le mot « enthousiasme » dans la présentation d’un projet en devenir et dont on pense le plus grand bien.
Et aussi Walter Astral, Anna Majidson, The Limiñanas, Gwendoline, Blu Samu, November Ultra, Lala&Ce, Vendredi sur Mer, Priya Ragu, Malik Djoudi, Mr. Giscard, Imarahan…
La programmation complète, avec beaucoup, beaucoup d’autres propositions que celles que vous retrouvez ci-dessus, est à découvrir par ici.