En mai, il débarquait sur scène grimé en nazi. L’ex Pink Floyd crée une polémique d’un autre type en reprenant « The Dark Side of The Moon ».
Il a 80 ans et n’a pas fini de nous surprendre. L’ex-bassiste des Pink Floyd Roger Waters fait encore parler de lui. Plusieurs plaintes avaient été déposées au printemps dernier, suite à l’une de ses tenues de concert : « Les vêtements portés sur scène sont susceptibles de glorifier ou de justifier le régime national-socialiste et de troubler l’ordre public », ont indiqué les autorités allemandes, qui ont alors ouvert une enquête pour « soupçons d’incitation à la haine ».
Sur les images diffusées sur les réseaux, le chanteur porte un long manteau noir, orné d’un symbole rappelant la croix gammée et des brassards rouges. Quelques médias ont aussi décrit des inscriptions, en lettres rouges sur un écran, des noms d’Anne Frank et de Shireen Abu Akleh, journaliste palestino-américaine tuée lors d’un raid israélien en mai 2022.
Waters a alors dû expliquer qu’il voulait en fait dénoncer le régime nazi, les guerres et, en sous texte, affirmer son soutien aux Palestinien‧nes. Cet aspect du spectacle, justement, est « un message contre le fascisme, l’injustice et le sectarisme sous toutes ses formes » a souligné l’artiste, sur ses réseaux, ajoutant que « la représentation d’un démagogue fasciste déséquilibré est une caractéristique de mes spectacles depuis « The Wall » de Pink Floyd en 1980. » L’engagement politique de Waters est intarissable, il l’a affiché sur grand écran lors de son concert parisien de mai dernier « si vous êtes une de ces personnes qui pensent “ouais, j’aime Pink Floyd, mais les engagements politiques de Roger me gonflent”, allez vous faire voir au bar ! »
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Dark Side of the Moon 2023
C’est une autre de ses performances qui fait l’actualité (plutôt critiquée) : Waters s’est attaqué à une reprise de l’album emblématique The Dark Side of the Moon pour l’anniversaire du disque, sorti en 1973. Une réinterprétation pleine de sens, selon l’artiste : « La version originale de Dark Side of the Moon fait penser d’une certaine manière aux lamentations d’une personne âgée sur la condition humaine » explique-t-il. « Mais Dave (David Gilmour, guitariste), Nick (Mason, le batteur), Rick (Wright, aux claviers) et moi étions si jeunes quand nous l’avons fait et quand on regarde le monde, le message n’est pas resté. C’est pour cela que j’ai commencé à me demander ce que la sagesse d’un homme de 80 ans pourrait apporter à une version réimaginée. » Un disque « Redux » différent, donc, étonnant mais touchant et beau, selon Mélanie Bauer.
Arrive-t-elle à la cheville du groove planant de l’originale ?