L’enfermement en rimes.
Dans les histoires sordides du rap game, comme il y en a hélas bien souvent, le passage à tabac par Rohff des vendeurs d’une boutique de la marque de vêtements de Booba, tient le haut du pavé. Vendredi dernier, le tribunal correctionnel de Paris a requis une peine de quatre ans d’emprisonnement à l’encontre de Rohff, pour sa violente agression de vendeurs d’une boutique UnKüt, la marque du rappeur Booba. Les faits datent de 2014, et les caméras de surveillance avaient très facilement permis d’identifier le rappeur entouré de « fans », tels qu’il les a présenté devant le tribunal. Les deux vendeurs avaient été passés à tabac par l’ensemble du groupe.
Attaque « préméditée » et « lynchage »
Le procureur avance une attaque « préméditée » et évoque un « lynchage » sur fond de « haine » entre les deux rappeurs. Quelques heures après l’incident, Rohff s’était rendu au commissariat en compagnie de son avocat pour reconnaître les faits. Il construit sa défense en voulant éviter à tout prix l’accusation de préméditation. Le jugement est en délibéré, et l’issue du procès sera connue dans les mois qui arrivent. Toutefois, sachant que Rohff est récidiviste, il est très probable que ce dernier écope d’une nouvelle peine d’emprisonnement ferme…
Bien loin de ces considérations, le rap français a su, dans son histoire, évoquer la souffrance des détenus et mettre en rimes l’enfermement. C’est sur cette mise en son des peines de prison, où la réalité efface la glorification, que l’on préfèrera s’attarder.