En ces temps étranges, les vernissages d’Art contemporain ne courent pas les rues… L’ouverture au public (masqué et distancié) de cette exposition mérite donc qu’on s’y intéresse d’autant que la photographe Sabine Delcour a pu prendre ses derniers clichés et quitter la Chine juste avant que celle ci ne se confine, le 22 janvier dernier.
(Précisons, au passage qu’au regard des circonstances actuelles, la visite virtuelle de l’exposition est bien entendu possible sur le site du Bel Ordinaire.)
D’avril 2018 à janvier 2020, Sabine Delcour a installé son objectif dans trois villes chinoises, témoignant ainsi de l’émergence d’un mode de vie nouveau, ultra urbain, vertical, sécurisé et numérisé à outrance qui pourrait être un jour le notre.
On y passe de la cité fantôme d’Ordos en Mongolie, crée de toute pièces à quelques encablures du mausolée de Gengis Kahn, dans le but de devenir le nouvel Hong Kong et qui attend toujours ses habitants, à Wuhan, l’industrieuse, qu’on ne présente plus, pour finir à Qingdao sur la côte, là où, pour l’anecdote, est brassée la fameuse Tsing Tao.
Paradoxe de ce reportage, qu’il s’agisse d’une cité déserte ou surpeuplée, ce nouveau mode de vie chinois a, au final, contraint Sabine Delcour à utiliser des techniques digne d’un photographe animalier traquant un animal en voie d’extinction pour en capturer l’humanité.
A voir en présentiel du 13 mai au 27 juin, dans la Grande Galerie du Bel Ordinaire et au centre d’Art Image/Imatje d’Orthez. (entrée libre).
Et en virtuel depuis le site du Bel Ordinaire.