À Glasgow, un black-out pour changer les mentalités.
Alors que plus tôt dans le mois, la Concrete obtenait sa licence 24h, lui permettant d’ouvrir en continue ses portes le week-end, les cadres temporelles de l’expérience club continuent de tomber.
C’est en tout cas le projet du label Animal Farm, basé à Glasgow, qui vient de lancer « Blackout », un concept de soirée censée faire oublier à ses participants toute notion de temps et d’espace, avec une expérience en immersion totale. Elle se tenait le week-end dernier.
Leur plan ? Plonger tous les sujets dans le noir complet pendant onze heures, dans deux espaces différents. Pour cette soirée (qui débutait à 16h), le collectif réunissait Dax J, Abdulla Rashim, Somewhen et Stephanie Sykes dans le centre culturel The Glue Factory, puis au Joytown Grand Electric Theatre.
Quail, un des fondateurs d’Animal Farm, parle du projet à Synth Glasgow, « On a prévu de tout conserver dans l’obscurité totale en terme de production et de programmation musicale. Pour nos débuts, nous voulons transférer ce que l’on fait dans l’environnement d’un club dans un endroit sans lumières naturelles, ce qui permettra aux clubbers de s’immerger dans l’expérience et d’oublier le monde extérieur. »
La musique et l’expérience
Derrière cette initiative, l’idée de permettre aux participants – en supprimant leur sens du temps qui passe – de se concentrer davantage sur la musique et sur l’expérience. Pour le collectif, ces contraintes d’heure et d’endroit desservent pleinement les festivités. D’autant plus que la ville est soumise à des restrictions législatives importantes concernant les horaires d’ouverture de ses clubs.
« À Glasgow, on est obligé de remplir nos nuits en quatre heures, et ça revient souvent à en faire de trop avant même de quitter sa maison. » Pour Quail, commencer les soirées plus tôt dans l’après-midi est le seul moyen de contourner la loi.
Il se souvient cependant d’une époque pas si lointaine, où quelques clubs avaient l’autorisation de 5 heures. « Vers 4h15 il ne restait plus personne. (…) Je pense que c’est la mentalité des clubbers qui a besoin de changements ici. »
Fin janvier, i-D sortait un documentaire sur la scène underground de Glasgow. Il dépeint une jeunesse politisée, qui use de la fête afin de lutter pour l’indépendance, contre le Brexit ou le chômage.
Visuel : Capture d’écran Youtube / i-D