« Samba da Desilusão » : contre la dictature militaire, la musique.
Ce qui était tant redouté arriva : hier soir, on a appris l’élection du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil. Élu à 55,13% des voix, il a battu son adversaire de gauche Fernando Haddad, une élection qui fait craindre, au Brésil, un retour dans l’une des parties les plus sombres de son histoire, celle qui avait plongé le plus grand pays d’Amérique du Sud dans la dictature militaire de 1964 à 1985.
Le DJ Super Freak, qui avait déjà remis au goût du jour ces sons oubliés d’un Iran, lui aussi confronté alors aux terribles maux de la dictature politique, s’élève aujourd’hui, et avec l’arme qui est la sienne, contre ce retour des extrémismes au Brésil. Il livre ce mix, Samba da Desilusão : Brazil Protest Songs against the dictatorship, qui rappelle que le Brésil est, aussi, une terre qui sait lutter pour ce qu’il y a de plus cher : la liberté, et cette idée aujourd’hui tellement mise en danger sur la terre de Gilberto Gil ou de Caetano Veloso.
« Samba, football, maillots de bain de plage et légers … Pour beaucoup, le Brésil est une carte postale.
Mais ce matin, le monde se réveille avec une gueule de bois cahipirinia : le candidat de droite Jair Bolsonaro a été élu président.
Nostalgique de la dictature militaire, il regrette les années 1964 à 1985, au cours desquelles la violence politique, la répression et la censure ont été imposées au pays. Des opposants politiques et des chanteurs, tels que Gilberto Gil ou Caetano Veloso, avaient alors été emprisonnés par la junte.
Cette triste période marque un tournant dans la musique populaire brésilienne. En trouvant des formules imaginatives ou en s’exilant eux-mêmes, les artistes brésiliens inventèrent de nouvelles formes de protestation, et imprègnent des hymnes poétiques de résistance dans tout le pays.
Vai passar ! »
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