Rencontre avec le groupe ghanéen qui ravive l’essence de cette musique panafricaine incontournable.
Lors du Radio Meuh Circus Festival, je suis parti à la rencontre de Santrofi, les nouveaux prophètes du Highlife ! Ce groupe ghanéen incarne le renouveau de ce genre musical mythique, bande son du panafricanisme, emprunt de sonorités traditionnelles, de palmwine music (la poésie et la musique des rues de Accra). Ce son des élites ghanéennes indépendantiste prônant une grande vie pour leur peuple (d’où le nom « highlife »), est inspirée par les fanfares antillaises présentes dans la capitale du pays depuis les années 1940. Cette musique sera portée par le premier président du Ghana, père du panafricanisme. Un style mélancolique, dansant, puissant, et habité; qui connaîtra un âge d’or dans les années 1960 et 1970, avec des artistes tels que Ebo Taylor et Pat Thomas.
Un héritage réinventé : Aux côtés des légendes du passé et des nouvelles voix émergentes, une nouvelle génération de musiciens s’est hissée sur les scènes internationales. Parmi eux, le bassiste et producteur Emmanuel Ofori Kodjo et sa troupe ont décidé de fonder Santrofi, offrant ainsi un nouvel élan au Highlife. Le nom du groupe fait écho à l’oiseau rare du même nom, dont les chants ensorcelants et les ailes multicolores symbolisent leur démarche artistique unique. Ces huit musiciens talentueux propulsent le Highlife vers de nouveaux horizons, visant à reconnecter cette musique avec la jeunesse et à lui donner une envergure mondiale. En 2020, ils ont publié leur premier album, « Alewa », sous le label allemand Outhere Records, ravivant ainsi l’essence même du Highlife et démontrant la puissance et la détermination de cette formation.
Emmanuel Ofori, leader de Santrofi, nous plonge dans les origines de ce projet ambitieux et affiche clairement sa volonté de restituer au Highlife la place qu’il mérite.