Voilà une édition du festival Scopitone qui devrait faire date…. Et pour plusieurs raisons…
Certes, chaque année, le festival défricheur des cultures électroniques, propose une belle palette de créations inédites, pointues, osées et souvent décoiffantes… Chaque année, on n’y repousse les limites et l’on s’y remet en jeu et en danger avec audace et brio…
Mais là, c’est sur, le cru 2019 sera forcément à part puisqu’accueilli sur un site unique et éphémère : Les hangars de l’ancien MIN, le Rungis nantais qui après 50 ans de bons et loyaux services sera ensuite détruit pour laisser place à un tout nouveau CHU.
Édition collector garantie, donc, d’autant qu’on sait qu’en matière d’occupation temporaire de lieux voués à la destruction, les Nantais ne manquent pas de classe… Et vu l’envergure digne d’un hangar à Zeppelin de la Halle à Marée, on peut déjà commencer à rêver à de fabuleux projets numériques à très grande échelle…
Autre avantage d’un site unique : permettre un vrai brassage des publics en mélangeant sans remords, spectateurs lambdas, geeks ultimes, bidouilleurs fous, escadrilles de scolaires émerveillés, amateurs d’expos ou de conférences savantes et accros du dancefloor… D’autant qu’à trois petites exceptions près, toutes les propositions seront en accès libre…
Oui, à n’en pas douter c’est tentant, alors, vous aussi, empoignez une pelle, nous allons creuser un peu…
On commence par les installations ? Facile, puisqu’on l’a vu, le lieu permet la démesure et la dizaine de mètres (voire plus) au garrot : c’est le cas, par exemple pour les deux géants téléportés depuis »La Planète Sauvage » par l’australienne Amanda Parer ou « Pavilion« , la voilure monumentale, hissée par le belge Lawrence Malstaf. On pourra également nager en plein brouillard grâce à Brume, le nuage de micro-gouttelettes, traversé de lumière noire de Sebastian Wolf et Michael Kugler.
et même découvrir un poisson rouge fort occupé à piloter un fauteuil motorisé via un hacking du collectif Dardex. Vous pourrez également vous livrer à un exercice de méditation écologique devant Mass II, paysage hypnotique en perpétuelle évolution signé du chorégraphe plasticien belge Kris Verdonk, donner vie sur les réseaux sociaux à Otto Ecce, un avatar numérique plus vrai que nature engendré par le couple de plasticiens Scénocosme et cette liste d’expériences numériques innovantes ne s’arrête pas là, puisqu’au total, plus d’une quinzaine de projets sont exposés…
Notez également que si tout cela vous donne une furieuse envie de comprendre et un salutaire besoin d’en savoir plus, vous pourrez satisfaire votre curiosité intellectuelle grâce à une kyrielle d’ateliers et de conférences prompts à défricher les enjeux posés par ces technologies futuristes.
Ateliers dont certains ont été conçus pour pouvoir être suivis en famille, ce qui peut s’avérer pratique pour ne pas se retrouver largué par les nouvelles générations, plus enclines à geeker que nous, comme chacun sait…
Des mômes qui ont même droit à une programmation dédiée, les petits veinards, avec entre autres une boom ambiancée par la très déglinguée team de The Brain ainsi qu’à une relecture gonzo de la musique de dessins animés concoctée par ces grands fous de Gablé.
Programmation ? J’ai dit programmation ? Bon, ok, je l’ai dit. Vous pouvez astiquer la boule à facettes puisqu’au fil du festival, on savourera un subtil mélange de créations spatialement bluffantes et de danses de Saint Guy libératrices.
Coté immersion comptez par exemple sur le retour de Ryoichi Kurokawa avec la première française de son projet subassemblies, les Sédiments de Pierce Warnecke et Clément Edouard, deux passages de Molécule, Manufactory des berlinois de Transforma, et quelques autres projets électro acoustiques tout frais sortis des labos mélangeant bidouille de haute volée et poésie sonore.
Coté dancefloor, ça gère grave : Chloé, Dombrance, Kompromat, Oktober Lieder, Casual Gabberz, Shanti Celeste, Anetha, Sara Zinger, Folamour (et, bien sur la classe de L.A. : Sweat Lodge, Paco Tyson) pour n’en citer que quelques uns et bien sur, le tonton, le parrain Etienne de Crécy en ouverture, avec un nouveau dispositif scénique qui poutre sévère… (Et inutile de vous dire que pour ces soirées, la réservation est fortement recommandée).
Bien, bien, bien, je vous l’ai faite rapide, mes petits chéris, histoire de vous donner faim. Il ne vous reste plus maintenant qu’à vous ménager une petite heure tranquille, histoire de prendre le temps de découvrir l’intégralité pétillante et pharaonique de la programmation de ce Scopitone 2019. Et de poser quelques jours de congés en septembre pour vous payer une vraie parenthèse nantaise de rêve.
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Scopitone, du 12 au 22 septembre, Nantes. Toutes les infos ICI.