Dans les années 80, un genre de musique venu des États-Unis arrive comme une déferlante sur l’hexagone, séduisant de nouvelles oreilles par voie de films (« Flashdance », »WildStyle »), d’événements précurseurs, et de disques importés : le hip-hop, et sa culture faite de bombes à tags, de breakdance et de scratch.
À Lyon, si l’on veut faire partie du mouv’, en connaitre les arcanes et les piliers, c’est sûr des émissions de radio pirate qu’il faut se connecter, pour entendre des DJs malmener des vinyles de Public Enemy, Grandmaster Flash ou de Brand Nubian.
Peu de lieux permettent alors d’écouter librement l’évolution de cette scène naissante. Mais en 1989, un bar va faire office de refuge pour cette communauté hip-hop, une lucarne ou l’on peut rentrer en jean troué, sweats et baskets, sans se faire refouler, même si l’on a son chien au bout d’une laisse.
Ce bar, c’est le Cool K, on l’on peut entendre des DJs scratcher, des bombes cracher leur peinture et des baskets glisser sur le sol en rythme. On peut y croiser des figures de la sphère hip-hop française et internationale comme Joeystarr, Ice T ou IAM, et des figures de l’undergound lyonnais de l’époque, comme le groupe Straight Royeur de Virginie Despentes et Cara Zina, ou la formation hip-hop MCM90.