Dans « La Potion » aujourd’hui, la musicienne sénégalaise Senny Camara… et sa kora !
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
La musique, chez Senny Camara, c’est avant tout une histoire de cordes. Celles de sa kora, traditionnellement réservée aux hommes, dont elle a su faire une alliée pour s’accomplir en tant qu’artiste mais aussi en tant que femme. Insoumise, libre et pugnace, Senny Camara partage de nombreux points communs avec ses femmes-totems : Nina Simone, Joséphine Baker, Chimamanda Ngozie Adichie, mais aussi la griotte guinéenne Mahawa Kouyaté qui demeure pour elle une véritable source d’inspiration. La femme à qui elle doit le plus, c’est sans doute sa grand-mère, qui l’a élevé dans les plus pures traditions animistes du peuple Sérère, à Tataguine, au sud du Sénégal. Grâce à elle, elle découvre aussi la culture mandingue de son père, ancien tirailleur sénégalais.
Senny Camara a débuté au sein d’un orchestre à Dakar. Petit à petit, elle parvient à s’offrir sa première kora, qu’elle apprivoise au sein du Conservatoire de Dakar. Et puis, la vie et l’amour l’amènent finalement à s’installer en France à l’orée des années 2000. Et là, la route de Senny Camara croise celle de virtuoses mandingues en exil, de musiciens nomades comme Fixi ou Ignacio Maria Gomez Lopez, mais aussi des sœurs, à l’image de l’ébouriffant collectif O’Sisters. Curieuse et collective, la musique de Senny Camara honore bien sûr la majesté de la kora, mais elle invite aussi les cordes d’une harpe celtique, d’un cavaquinho brésilien ou encore d’un kankles de Lituanie, toutes venues enrichir son instrumentarium au fil des rencontres.
Aujourd’hui Senny Camara dévoile Boolo, son premier EP et elle va tout nous raconter !
Visuel © pochette de Boolo par Senny Camara