Retour sur notre rencontre en 2011 avec l’autre fils Kuti à l’occasion de la sortie de son album « From Africa With Fury : Rise »
A l’aube de ses 30 ans, le cadet des fils de Fela sort son deuxième album, explicitement intitulé « From Africa With Fury : Rise ». Le message ne pourrait être plus clair. Dans la lignée directe de son Black President, Seun perpétue un afrobeat brut de cuivres et de messages sociaux.
Seun Kuti revendique s’être nourri de la furie du père, à qui il rend hommage à chacun de ses concerts. Il joue d’ailleurs depuis ses débuts avec Egypt 80, les mythiques musiciens du pape de l’afrobeat.
L’album a été écrit avant les récentes révoltes qui ont remodelé le Moyen-Orient, mais leur répond comme un écho. Seun souhaite que toutes les nations du monde se lèvent et se révoltent, qu’un « Dégage » international renverse la donne. Un message clairement exprimé dans les titres de ses morceaux, de « Mr Big Thief » à « African Soldier », en passant par « Slave Masters ».
Comparé aux pays maghrébins, Seun regrette le manque de moyens technologiques et de relais d’information au Nigéria, où l’école et les études sont inabordables pour la plupart des foyers modestes.
Seun regrette également l’évolution musicale d’une partie de la jeunesse de Lagos, plus préoccupée à vanter les options de voitures de sport qu’ils n’ont pas qu’à demander au gouvernement de rendre des comptes à son peuple… Sur son label, Seun est d’ailleurs le seul artiste, preuve d’un musicien qui ne se retrouve pas dans sa génération.
Dans sa playlist, beaucoup d’Afrique et de reggae, de l’inévitable Fela à Queen Ifrica, en passant par Sizzla, Antibalas ou Peter Tosh. Mais Seun reste également sensible au hip-hop (il a d’ailleurs été MC), même s’il regrette l’évolution pop du mouvement; il apprécie notamment A Tribe Called Quest ou Rick Ross, mais aussi Eminem qui reste son rappeur préféré, « inimitable ».
Dans ses oreilles, on trouve également du Michael Jackson ou du Pink Floyd.
Son album a été produit par Brian Eno, le mythique homme derrière Bowie ou des Talking Heads, qu’il rencontre en 2009 en Australie. La collaboration donnera une touche plus professionnelle, plus précise, à la musique débordant d’énergie et de hargne du nigérian.
Un peu de rigueur anglaise dans un feu d’afrobeat: la rectete de « From Africa With Fury: Rise » est imparable autant qu’efficace: les 7 brûlots qui constituent l’album de Seun Anikulapo Kuti s’enchaînent comme les droites d’un boxeur.
Un boxeur au coeur tendre: pour Nova, à qui il rend visite à chaque passage sur Paris, il promet l’exclusivité mondiale de son nouveau clip « Rise ». tourné à New-York avec les danseurs de Fela!, la comédie musicale jouée à Broadway, il n’a été dévoilé encore nulle part ailleurs sur le globe; il est dans le player juste en-dessous.
From Africa with fury; and love.
Le Facebook Officiel de Seun Kuti