Fan hardcore du manga « Berserk », ce rappeur parisien nous lâche un morceau inédit situé en 2717, où « les cellules se régénèrent à l’infini », où « y a plus de frontières, pas d’chef, les drogues sont bonnes pour la santé ». Sérieux ?
« J’veux pas de l’immortalité de Sméagol. » Début octobre, on l’a vu se multiplier par cinq. Dans le clip de Ti Amo, second single de son premier maxi intitulé L’Avent, Sidi Bench, alter ego du journaliste parisien Rémi Benchebra, « essaye de faire la part des choses, comme l’Equateur » en dansant autour d’une noble piscine intérieure entouré de quatre clones de lui-même, « se fait du souci la nuit et puis c’est pire à l’aube », constatant que petit, il voulait « être maintenant », mais que maintenant, il préférerait redevenir petit. Logique, quand on dévore depuis des années le manga Berserk, saga monumentale de dark fantasy médiévale en quarante volumes entamée en 1989 par le Japonais Kentaro Miura, narrant les errances d’un jeune mercenaire dans un univers ultra-violent. L’Avent, ainsi que les deux prochains EP de Sibi Bench à paraître en décembre puis au printemps, abonde en clins d’œil au manga tout comme à sa série d’animation dérivée, noire charogne, le temps d’une longue quête solitaire – démentie dans la réalité par le compagnonnage efficace de son ami producteur Yabu.
Plume régulière du webzine Pan African Music, ex-assistant rédac’ de Radio Nova, Rémi publiera ce mercredi la vidéo de Sidi Bendô, sa « voie du ninja » à lui. Caché dans son bunker, il s’interroge : « Qu’est-ce que tu veux que je te dise de pire que ce qui existe ? » Pour fêter ça, le rappeur de 26 ans s’est fendu d’une face B inédite, spécialement écrite pour L’Arche de Nova, où le futur paraît déjà plus désirable. « Y a plus de frontières, pas d’chef, les drogues sont bonnes pour la santé », mais nous ne sommes plus sur Terre, car « elle a péri ». Bienvenue à Teslaterri, en 2717. « Tous les 200 ans, on change de galaxie, les cellules se régénèrent à l’infini, selon le salaire tu peux t’payer 50 ou 1000 ans de vie. » Mais peut-être que tout ceci est une illusion générée par des lunettes pareilles « à un trip sous L ». Bilan, carbonisé : « T’as l’choix d’vivre un cauchemar ou d’mourir en rêvant / Askip c’est toujours mieux qu’avant. »
Pour suivre et écouter Sidi Bench, c’est ici : https://www.instagram.com/sidi_bench/
Image : Berserk, de Kentaro Miura (éditions Glénat).