Une application permet d’éviter la censure. À vos smartphones les dissidents.
La cybercensure, ça vous parle ? Si en France, on a pas l’habitude de terminer sous les verrous pour avoir critiqué le pouvoir ou prôné la démocratie, ailleurs, les internautes du monde entier créent de nouveaux outils pour passer entre les mailles du filet.
Un Bluetooth secret à portée planétaire
Maintenant, c’est à portée de doigt. « Silent Text » est la nouvelle application pour Smartphone qui permet de transférer ses fichiers en toute confidentialité et d’éviter ainsi tout veto. Disponible depuis le 21 février sur iPhone et iPad (et bientôt sur Android), Silent Text promet un transfert en toute discrétion de SMS, documents PDF et photos entre deux téléphones équipés de l’application. Les équipes de création le garantissent : aucun service de renseignement ou gouvernement enclin à la cybersurveillance ne saura rien de ce qui vient d’être envoyé (parfois d’un bout à l’autre du globe) !
Un mode « Mission impossible »
La méthode ? D’une part, le fichier transféré via Silent Text est divisé en centaines de petits morceaux stockés temporairement sur des serveurs en ligne, le temps d’aller d’un Smartphone à l’autre, et seuls l’expéditeur et le receveur ont la clé électronique pour le lire. D’autre part, le document envoyé s’autodétruit après un laps de temps défini par l’émetteur. Un mode « Mission impossible » qui permet à quelqu’un de prendre des photos ou vidéos même quelques secondes avant de se faire arrêter, fouiller et de les balancer.
Carte de la cybercensure en mars 2012 de Reporters Sans Frontières.
5 pays épinglés
Aujourd’hui, c’est la journée mondiale contre la censure sur Internet, et pour vous, chers dissidents, Reporters Sans Frontières a listé les 5 Etats « Ennemis d’internet ». La plus grande prison pour les blogueurs et les journalistes reste la Chine. Juste derrière, en bon champions de la répression et des actes de tortures : la Syrie, l’Iran, le Bahreïn et le Vietnam.
RSF a aussi black-listé pour la première fois les entreprises ayant fourni ces pays-Espions en armes pour la censure. Gamma, Trovicor, Hacking Team, Amesys et Blue Coat ont ainsi contribué à envoyer derrière les barreaux les 180 personnes qui, en ce 12 mars 2013, paient pour leurs actions menées sur la Toile.
En Syrie, par exemple, les produits DPI (Deep Packet Inspection) de l’entreprise Blue Coat ont permis au régime d’espionner les dissidents et net-citoyens de tout le pays, de procéder à des arrestations et des actes de torture.
On va donc vous filer un coup de main. Si vous voulez vous soustraire à cette surveillance intrusive, Reporters sans Frontières met à disposition un “kit de survie numérique“.