Un projet qui change des vies, porté par une envie, celle de Nathanel.
Et si oser était finalement le maître mot de l’engagement. Prendre le risque de donner de soi, non pas d’investir, mais de s’investir. Quand l’ambiance générale dans laquelle évoluent les mentalités aujourd’hui est une morosité ambiante, il est important de souligner et d’accompagner les prises de risques de ceux qui tentent d’apporter quelque chose.
A cet égard, l’expérience de Nathanael Molle, 28 ans est particulièrement éclairante. Depuis 4 ans, à force de courage et d’envie, Nathanael porte un projet social d’envergure : Singa, une association qui organise des rencontres entre français et réfugiés afin de favoriser l’enrichissement culturel et la création d’emploi.
Cette ambition, elle naît d’une passion, celle de l’assistance juridique aux réfugiés. Epaulé par Guillaume Capell, un ami qui lui ressemble car animé de la même ferveur, (lui aussi diplômé en relations internationales); les deux amis osent et prennent plaisir à découvrir l’altérité, l’un en Australie, l’autre au Maroc, chacun voyageant et développant cette curiosité qui rime souvent avec humanité.
En 2012, ils allient leurs forces pour faire évoluer une question qui les émeut, la situation des réfugiés en France, une situation identique à celles qu’ils ont pu croiser dans leurs pérégrinations. Au-delà de la protection juridique, les hommes et femmes qu’ils rencontrent ont besoin d’un accompagnement économique et social qui va bien au-delà d’une simple logique d’assistance. Ce sera, dès lors, la cause qu’ils défendront.
Pendant des mois ils veulent s’investir dans cette démarche en cherchant un travail dans ce secteur, mais il leur faut se rendre à l’évidence, ce secteur n’existe pas, il faudra donc créer ces services et ces nouveaux enjeux auxquels ils croient.
Mais pour cela il a fallu oser, franchir le pas, créer ce qu’il n’ont pas su trouver et s’organiser. Tout cela depuis L’Archipel de la place de Clichy dans le VIIIe arrondissement de Paris. C’est là, en effet, que Nathanael et Guillaume travaillent chaque jour avec ceux qui ont sauté à bord de l’aventure. Ils y tiennent des ateliers et des échanges pour assurer un lien social entre français et réfugiés. En bambara, Singa veut dire prêter, et tout est résumé dans cette philosophie de l’échange.
En février 2012, leur courage d’oser se concrétise avec la création de Singa, un an plus tard seulement des cours de français en binômes sont créés, en partenariat avec des universités. Ces derniers s’accompagnent d’évènements, à chaque fois le mot de « réfugié » est exclu des relations. Ce sont d’autres termes qui sont employés, ceux qui unissent, ceux de centres d’intérêt communs, la musique, le cinéma, le sport…
Et puis, depuis quelques mois : SINGA, trois personnes réfugiées, les associations La CIMADE, Coop-ère, et l’institut Paul Bocuse travaillent main dans la main pour donner vie à un restaurant.
Cette ellipse temporelle a ici pour fonction de permettre de mesurer l’ampleur qu’a pris Singa, l’association accompagne aujourd’hui des créations d’entreprises. Pour un réfugié qui veut monter son entreprise, cinq à dix personnes collaborent au travers d’un co-working qui permet de faire évoluer les regards, qui permet aussi de faire tomber des préjugés et de dépasser des difficultés. Car ces difficultés sont nombreuses : une absence de réseau, des diplômes sans valeur sur le territoire ou tout simplement le sentiment d’exclusion.
Aujourd’hui, Nathanael et Singa sont devenus des Playmakers, des gens qui font la différence, qui réussissent un pari important, celui de créer du lien entre des arrivants et leur société d’acceuil. Une démarche positive qui attire par conséquent le regard bienveillant d’institutions comme Allianz.
Cette vidéo témoigne du chemin parcouru par Nathanael, et résume parfaitement l’état d’esprit derrière Singa.
Le projet compte aujourd’hui plus de 20000 membres, pourtant à l’origine, pendant deux ans, il a été extrêmement difficile de trouver des financements. Nathanael a même du s’endetter par passion pour son projet. C’est Ashoka.org est tombé sur le projet et a pu intervenir et faire sortir les têtes de Nathanael et Guillaume de l’eau… Derrière eux, ce sont aussi des centaines de réfugiés qui ont pu respirer davantage.
Il est capital de prendre ce genre d’initiatives pour mdodèle. Comme Nathanael, osons davantage…