Superorganisme, machin à 8 pattes versé dans la pop indé avec un petit accent rave, avait entamé sa colonisation des ondes radios en passant par les liens cliquables de Soundcloud.
Dans les années 2010, c’était sur Soundcloud qu’il fallait se balader pour dénicher des groupes émergents intéressants. Le problème sur le site orange au nuage blanc, c’est que les infos disponibles sur un morceau peuvent se montrer cryptiques, qu’il faut maitriser le langage ou les références d’internet pour les déchiffrer, et que souvent les fichiers finissaient par être expulsés de la plateforme, une fois que les ayants-droits des samples utilisés avait mis le nez dessus.
C’est le cas pour le premier single du groupe Superorganism, un écosystème créé en 2015 qui se décrivait à la manière d’un parasite galactique venu coloniser la terre, en passant par nos oreilles. « We are Superorganism. We are in Maine/London. We are DIY. We are eight and multiplying. We have become sentient » (Nous sommes Superorganisme. Nous sommes dans le/à Maine/Londres. Nous sommes DIY. Nous sommes huit et nous multiplions. Nous avons atteint l’état d’être conscient).
Ce premier jet, Something For Your M.I.N.D construit autour d’un sample vocal classique de la scène électronique underground, ( » The Realm » de C’Hantal), nous donnait presque envie de laisser faire ce potentiel parasitage.
Hologramme O.R.O.N.O
» Something For Your M.I.N.D », c’est donc le titre du morceau, référence à cet échantillon sonore qui rythme un refrain, autrement porté par la voix de la chanteuse Orono, vocaliste principale du groupe qui entretenait d’ailleurs une drôle de rumeur. À l’origine, quelques fans de cet organisme à caractère super théorisaient que l’image associée à la voix du groupe n’était pas une vraie personne, mais en réalité hologramme fait de milliers de zéros et de uns.
Si l’on ne sait pas vraiment pourquoi ce ragot lié au mystère initial autour l’identité du groupe a pris autant d’ampleur, au fil des années, il est devenu un running gag pour l’ensemble, que les habitués interpelle en concert en leur demander, “Ça va la vie d’hologramme ?”. Ce genre d’infos complètements fausses, la formation à huit têtes les cultives toutes au long de son parcours, parce qu’au fond, ça les amuse qu’on théorise qu’ils seraient en réalités un projet secondaire de Damon Albarn (Gorillaz), ou de Kevin Parker (Tame Impala).
Organisme Super
Pourquoi inventer une origin story à un groupe qui a déjà la sienne, d’autant plus quand celle-ci est amusante ? Loin des théories que jalousent les complotistes, l’histoire de Superorganism commence dans la réalité. Le groupe s’est formé suite à une tournée au Japon des Eversons, un groupe composé de 4 membres, Mark Turner, Christopher Young, Timothy Shann, et Blair Everson qui font la rencontre sur place de la chanteuse Orono.
Tous s’entendent bien et décident de rester en contact. 3 autres cerveaux, rencontrés sur internets et basés pêle-mêle, au Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande et États-Unis, s’ajoute à cette mélasse. Les 16 mains collaborent donc à distance pour former ce nouveau groupe, un Super-organisme, constituer de huit membres, comme les tentacules d’une pieuvre. Aujourd’hui, on vous propose donc de redécouvrir leur premier jet d’encre, ce « Something For Your M.I.N.D ».