La justice américaine a décrété qu’il violait leur liberté d’expression.
Le 23 mai dernier, un juge fédéral new-yorkais déterminait qu’aucun membre officiel du gouvernement, y compris le président, ne pouvait bloquer qui que ce soit sur Twitter. Le compte de Donald Trump a été officiellement considéré comme un espace de dialogue public, auquel s’applique le premier amendement de la constitution, qui garantit la liberté d’expression des citoyens américains. « Bloquer des utilisateurs sur la base de leur discours politique constitue une discrimination de point de vue qui viole le premier amendement », déclarait la juge Naomi Reice Buchwald, donnant ainsi satisfaction aux sept plaignants ayant déclenché la procédure judiciaire.
Le 4 juin, la Maison-Blanche a déclaré son intention de faire appel de ce jugement. Tout en débloquant les sept personnes en question, qui savourent leur victoire. Parmi eux, un officier de police texan du nom de Brandon Neely. Ce dernier a directement tweeté un message au président : « @realDonaldTrump 368 jours et une victoire au tribunal et maintenant JE SUIS DE RETOUR!!! »
.@realDonaldTrump 368 days and a win in court and now I AM BACK!!!
— Brandon Neely (@BrandonTXNeely) June 5, 2018
Avant de remettre ça ce 5 juin, « Quelle est la différence entre @realdonaldtrump et moi ? J’ai gagné mon procès et pas lui » et même d’actualiser sa bio Twitter d’un triomphant « L’un des sept qui ont attaqué @realdonaldtrump en justice et ont gagné ».
What’s the difference between @RealDonaldTrump and myself?
I won in court and he didn’t
— Brandon Neely (@BrandonTXNeely) June 5, 2018
En théorie, toutes les personnes bloquées par le président des États-Unis devraient progressivement être débloquées. Dans le cas contraire, le Knight First Amendement Institute, qui faisait partie des plaignants, a lancé un appel à toutes les personnes concernées, dans le but de poursuivre la bataille judiciaire.
Selon CNN, la juge en charge du dossier avait souligné l’absurdité de la situation lors d’une audience en mars : « Pourquoi sommes-nous ici ? N’y a-t-il pas une solution qui satisfasse les intérêts des plaignants et du président ? », s’était-elle demandé, rappelant que Trump pourrait choisir de masquer leurs publications plutôt que de les bloquer.
Philip Cohen, un professeur de sociologie qui faisait partie des sept, réaffirme cependant la dimension symbolique de ce procès, qui va au-delà de simples tweets : « Si tout ce qui leur importe, et c’est ce qu’ils affirment, est de ne pas nous entendre, il pourrait nous mettre en sourdine. Mais il est évident qu’il veut supprimer notre parole. »