Rencontre avec la chanteuse germano-nigériane à l’occasion de la sortie de son nouvel EP « Back and Forth »
C’est lors de sa venue à Lyon au Ninkasi que j’ai rejoint Nneka à son hôtel, à quelques mètres de la salle. Vêtue simplement, entourée de son fils, j’avais l’impression de rendre visite à une amie.
On rit, on croise plusieurs conversations à la fois, et l’interview commence. La chanteuse se remémore sa vie depuis son plus jeune âge. Elle est née à Warri, au sud du Nigeria. C’est dans cette grande ville rythmée par l’industrie pétrolière que Nneka va commencer le chant, en l’étudiant et en le perfectionnant au sein de chorales de Gospel. Mais c’est en Allemagne que son destin musical prend un tournant. Arrivée à dix-huit ans à Hambourg à la recherche de sa mère, elle va trouver refuge dans un foyer tenu par des sœurs catholiques.Sa force et sa résilience va alors se traduire dans son art. En parallèle d’études d’anthropologie, Nneka va rapidement développer sa poésie, chanter et rapper, en studio ou sur des scènes locales. Sa voix et son flow vont marquer très vite les esprits, notamment à travers son premier disque « Victim Of Truth » qui la révélera au monde. La presse la compare à Lauryn Hill ou Erykah Badu du fait que la chanteuse a un univers singulier qui navigue entre Soul, Reggae, et Hip-Hop.
Six albums au compteur, dont deux EP, qui narrent son histoire du Nigeria à l’Europe, mais aussi ses luttes et son regard critique sur les guerres, la société marchande et ses vices. Mais surtout, Nneka transmet de nombreux messages spirituels et humains, notamment à travers son dernier disque « Back and Forth« , sorti fin octobre. La chanteuse nous raconte sa vie et surtout, comme dans son nouvel EP, elle nous encourage à trouver notre potentiel, notre génie, en évitant de se noyer sous les abondances d’informations, de réseaux sociaux et autres tentations de la société capitaliste.