Dans la nuit du 28 juin 1969, à New York, quatre policiers tambourinent à la porte au Stonewall’s in pour contrôler la vente d’alcools de l’établissement. Ils tombent sur deux cent gays dont ils décident de contrôler l’identité. La foule commence à se presser devant le club. Le ton monte, le quartier de Greenwich Village va devenir le théâtre d’émeutes qui dureront plusieurs jours, soudant ce que l’on appelait pas encore la communauté LGBT.
Ces évènements sont devenus un des hauts faits de l’histoire gay américaine, mais restait quelque peu un sujet tabou pour le cinéma. On s’attendait d’autant moins à ce que ce soir Roland Emmerich, l’homme derrière des blockbusters de SF apocalyptiques aussi rigolos que bourrins (Independance Day, Le jour d’après, 2012…)
Mais à mieux y regarder, la part de tension, le sentiment d’urgence qu’il a su installer pour raconter des invasions extraterrestres ou l’engloutissement du monde par le réchauffement climatique ramène ce qui s’est passé à Stonewall vers autre chose que ce qu’en aurait fait un Gus Van Sant ou un Todd Haynes.
En allant sur le même terrain du film d’action qu’une Kathryn Bigelow quand elle raconte l’Amérique ségrégationniste dans Detroit, Emmerich fait un, ce qu’il sait faire – pas sur que le gars aie été à l’aise dans le portrait intimiste ; deux, pose la question centrale de ces émeutes : la lutte pour ses droits d’une minorité non reconnue.
Même au prix de certaines libertés prises avec les faits ou d’un scénario forçant parfois un peu le trait, en rappelant qu’aux USA, dans les années 60, être gay c’était avant tout vivre planqué, être autant ostracisé que les noirs, Stonewall se recentre sur des enjeux politiques, fait à la fois le bilan du parcours LGBT effectué depuis, mais garde sa fonction de gyrophare avertissant que ce combat reste d’actualité et est loin d’être gagné.
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