Le 1ᵉʳ septembre 1984 sortait un disque culte, devenu un film documentaire, qui se regarde autant qu’il s’écoute. Alors qu’il vient d’avoir 40 ans, revenons sur l’album le plus marquant de Talking Heads.
C’était il y a 40 ans et 4 jours. Sur la pochette du disque, le frontman David Byrne, perdu dans un costume gris bien trop ample, laisse entrevoir une chemise blanche. Le tout sur fond noir, et le titre Stop Making Sense inscrit en lettres rouges.
Un costume et des morceaux qui prennent vie sous la caméra d’un certain Jonathan Demme (Philadelphia, Le Silence des agneaux), réalisateur du film-concert devenu pilier de la discographie des Talking Heads. Sur scène comme sur grand écran, Stop Making Sense s’apprécie comme un testament de la fièvre que provoquait le groupe en live.
Pour l’histoire, Demme se serait décidé à bosser avec le groupe dès l’été 1979, lorsqu’il les croise sur scène pour un concert à Central Park. C’est la révélation. Après la tournée du très funky album Speaking In Tongues — dont une bonne partie des titres figurent aussi sur l’album live en question —, le groupe décide de se lancer sur Stop Making Sense, épaulé par le réalisateur.
Le marché est conclu, et très vite, Jonathan Demme prend le pari de réaliser un film-concert à contrecourant des habitudes de l’époque : ici pas de drogue, loin des clichés du rock band en roue libre, pas non plus d’images de coulisses ou d’interviews. Le documentaire préfère se concentrer sur la musique, 90 minutes au cours desquelles le groupe met le feu au Pantages Theatre, situé sur Hollywood Boulevard.
En découle l’un des plus grands film-concert de tous les temps, applaudi par la critique à sa sortie, et qui a d’ores et déjà fait l’objet de plusieurs rééditions.
À l’intérieur, un neuf titres où l’on s’abandonne grâce aux premières notes de guitare de David Byrne sur « Psycho Killer », le morceau introductif, ou aux percussions folles et à la vibe gospel de “Slippery People”.
En mai dernier, une brochette de star fêtait déjà les 40 ans du disque avec un album de reprises, Everyone’s Getting Involved – A Stop Making Sense Tribute Album. Au générique, on compte notamment Miley Cyrus, Blondshell, le rappeur Teezo Touchdown, le groupe Bad Bad Not Good ou encore Toro Y Moi.
Pour ses quarante ans, le documentaire a même fait l’objet d’une restauration 4K assurée par la team A24. Tout comme l’album, qui a bénéficié d’une remasterisation l’année précédente.