Aujourd’hui, on retourne 22 ans en arrière. Une époque où l’on rentre dans le troisième millénaire et où l’on passe des journées emmitouflées à la maison en écoutant la multi-instrumentiste, chanteuse et écrivaine anglaise PJ Harvey.
Le disque que l’on célèbre aujourd’hui s’appelle Stories from the City, Stories from the Sea. PJ Harvey a commencé à lui donner vie, du moins aux chansons qui le composent, alors qu’elle tournait un film qui s’offrait pour cadre New York, ses rues, ses grattes-ciel et ses panneaux publicitaires invasifs.
Loin d’être un disque qui se veut comme une lettre d’amour ou une transcription de son quotidien new-yorkais, il a aussi été composé en bord de mer, dans le Dorset, au sud-ouest de l’Angleterre. New York, c’est donc la partie “Stories from the City”, et le Dorset raconte les “Stories from the Sea” de l’album.
Ce disque est le 5e album studio de PJ Harvey. Dans les deux précédents opus, elle explorait les recoins les plus sombres de sa musique, la partie inquiétante, là où la lumière n’arrive pas. Avec Stories from the City, Stories from the Sea, ce sont les parties les plus éclatantes de son être qu’elle souhaite convoquer. Le beau, le magnifique, ce qu’elle veut célébrer et afficher à la vue de tous.
Des moments de joie exaltants comme celui qu’elle dépeint dans “You Said Something”. Harvey se représente seule sur un toit de Brooklyn, à une heure où l’obscurité est omniprésente. Un endroit romantique dans lequel elle raconte l’histoire d’une émotion et d’un joli moment gravé dans son esprit.
L’album a valu à la chanteuse britannique deux nominations aux Grammy Awards. Plus important encore, Stories from the City, Stories from the Sea a remporté le Mercury Prize, battant de grands albums de Radiohead (Kid A), Basement Jaxx (Rooty) et Gorillaz (Gorillaz). Une défaite pour Radiohead qui n’empêchera pas Thom York, chanteur du groupe, de collaborer avec PJ Harvey sur le titre “This Mess We’re In”.