Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Stormzy, This is what I mean
La grosse sortie du jour chez Radio Nova n’est pas le nouvel album de Mylène Farmer mais celle, de l’autre côté de la Manche, du nouveau Stormzy, porte-étendard et lance-flamme de la grime britannique qui avait été le premier, avec son album Gang Signs & Prayer, à porter le grime loin des sous-sols dans lesquels le genre végétait alors. C’était en 2017, c’était une éternité, ce n’est en 2002 plus le même Stormzy, lui qui surprend avec quelques douceurs soul (“Fire + Water”, “Firebabe”), rassure avec quelques bombes hip hop (“This is what I mean”, “Need You”), conforte son statut de feu follet de la grime en se pointant là où ne l’attend pas… comme dans un rayon qui pourrait se nommer “Soulbanger”.
PPJ, Trindade
Loin de la grisaille britannique, le soleil azur d’un trio (Paula, Povoa & Jerge, donc PPJ) dont l’électro-pop se nourrit d’influences brésiliennes et de tentatives pop arty scandinave (tendance The Knife) au service d’une musique qui fait danser fort. Entendue souvent sur Nova (le single “Primavera” fut l’un de nos rayons de soleil de l’année 2020), le trio sort aujourd’hui un EP long comme un album (30 minutes, c’est un album, non ?) et pourvu, évidemment, de quelques tubes de dancefloors, comme “Cajuìna”, drôle de cocktail alcoolisé qui détend… et noie les plus récalcitrants dans un océan de joie. À la vôtre, les PPJ.
ATN10YEARS, 10 Years Of Loving Notes
Un duo letton qui vit la “Dolce Vita” comme Fellini et Tellier (Domenique Dumont), un Québécois qui transgresse la langue et la new wave dans un morceau qui sent la névrose et la déglingue des bons sens (Bernardino Femminielli), “Un licenciement” qui ne se passe pas si mal pour Panoptique, une house qui craquelle (Low Jack), une autre qui se chauffe au soleil (Alek Lee), un poète qui chante le sort des marins, des plages vides, les écarts de classe (Simon Poligné et sa petite merveille damasienne “Mutlo Storia”)… Et beaucoup d’autres choses encore. Le label parisien Antinote – la mouture est techno, ses plantes tous azimuts – a dix ans. Et sort une compilation pour fêter cette anniversaire auquel nous vous conseillons de vous joindre. Happy birthday, Antinote.
Gaye Su Akyol, Anadolu Ejderi
« Dans un climat politique où l’engagement d’une femme pour sa passion, le fait de tomber amoureuse ou son identité sexuelle est révolutionnaire, il faut être profondément passionnée et capable d’exprimer son amour librement« , annonce la chanteuse turque Gaye Su Akyol en introduction d’un disque qui souffle le vent chaud de l’anadolu pop, ce mélange de rock progressif, folk, psyéché anglo-saxon qui avait rencontré, dans les seventies, les musiques traditionnelles d’Anatolie. Anadolu Ejderi : le « Dragon anatolien » est lâché. Et les excès rétrogrades, liberticides et droitières de la Turquie d’Erdoğan avec elle.