Dernier tour de piste pour une pionnière de la world music.
Lizzy Mercier Descloux a vraiment eu une trajectoire d’enfant terrible dans la discographie du monde. Une galaxie d’albums étranges, différents, innovants, personnels, sortis bien avant que l’on puisse comprendre pourquoi ils seraient importants.
On parle de quelqu’un qui a sourcé les sons des Caraïbes en enregistrant un disque aux Bahamas à Nassau, dans un studio où elle croisait le chemin de Bob Marley et David Byrne.
Elle est également allée en Afrique du Sud pour y enregistrer avec des musiciens noirs, méprisant par la même occasion les politiques ségrégationnistes. Cette aventure sud-africaine va lui coûter beaucoup et à son retour en France, Lizzy Mercier Descloux est taxée d’appropriation culturelle et se démène pour continuer sa route malgré les vents contraires.
C’est dans ce contexte que naît ce qui sera son dernier disque, Suspense. Sa maison de disques lui avait réclamé des tubes, il n’y en aura aucun. Fidèle à son habitude, Lizzy Mercier Descloux ne dévie pas de ses envies. C’est un dernier tour de piste dans lequel elle revisite son passé, évoquant New-York où elle a fait une partie de sa vie, et dit ses adieux avec le prophétique “The Long Goodbye”.