Face aux attaques, le MC prend la plume et nous rappelle pourquoi elle est une des plus grandes chanteuses.
Toute idole qu’elle est, Lauryn Hill n’échappe pas à la critique – notamment la nôtre. Nous avons fait partie de ceux qui ont été, sinon déçus, au moins surpris par son retour après la case prison. Et si cela n’entache en rien notre amour pour la chanteuse historique des Fugees, et pour son incroyable talent qui reste à jamais gravé dans l’album The Miseducation of Lauryn Hill, de l’autre côté de l’Atlantique le débat est plus animé.
En effet, l’écrivain Stefan Schumacher a écrit un billet d’humeur déclarant à Madame Hill tout son désamour. Mais ce message, qui critique les prestations récentes de la chanteuse, ses coups de nerfs, et sa réputation qui serait désormais usurpée, n’est pas passé comme une lettre à la poste. En effet Talib Kweli a décidé de prendre partie pour la chanteuse. Ce n’est pas la première fois qu’il lui déclare toute son affection, on se rappelle en effet de la chanson « Ms Hill ».
Mais cette fois, le MC a décidé de prendre la plume sur Medium pour exprimer sa reconnaissance éternelle envers Lauryn Hill et pour rappeler en quelques idées simples pourquoi cette déclaration de Shumacher n’a pas lieu d’être. On vous en a traduit des extraits pour que vous puissiez vous en faire une idée, mais vous pouvez retrouvez le texte intégral ici.
« Si vous n’avez jamais écouté The Miseducation of Lauryn Hill, vous n’avez rien vécu. Cet album est un chef-d’oeuvre lumineux. Il est la voix pure, sans filtre, inflexible d’une femme de 24 ans, chanteuse et MC, repoussant les murs de la petite boite dans laquelle on tente de l’enfermer. (…) Peu importe ce qu’elle a décidé de faire après, Lauryn Hill nous a donné The Miseducation. L’album le mieux reçu par la critique en 1998, et qui est devenu un classique de la musique moderne. L’année d’après, Lauryn Hill est devenue la première femme à être nominée dans 10 catégories des Grammy Awrds et en a gagné 5 d’entre elles, notamment le prix d’Album de l’année. C’était aussi une première pour une femme. Pendant son discours, Lauryn Hill a affirmé haut et fort « C’est fou. C’est le hip hop ». Pour ça, je soutiendrai toujours Lauryn Hill. Pour ça, je serai toujours de son côté, si jamais elle sortait quoi que ce soit. Elle m’a déjà donné tellement, je crois que je lui dois plus que ça.
Il semble aussi que la pression d’être si connue a pesé beaucoup sur elle. La Lauryn Hill que je connaissais à 19 n’a jamais prétendu vouloir être une célébrité. Elle était une artiste, et le culte de la personnalité qu’on lui a voué l’a éloignée de sa qualité d’artiste. Pendant les concerts qu’elle faisait à cette période, beaucoup ont critiqué son apparence, ses choix en terme de performance et sa propension à arriver en retard. Les fans qui disaient aimer Lauryn Hill pour son époque The Miseducation lui ont tourné le dos. Et cet abandon général d’une de nos héroïnes est ce qui a poussé un écrivain, un homme, un blanc, à penser qu’il était normal d’écrire un essai intitulé « Il est enfin temps d’arrêter de se préoccuper de Lauryn Hill : je l’ai aimée (référence à « I Used to Love Him »), je ne l’aime plus ».
Quand on paie pour assister à un concert de Lauryn Hill, on ne paye pas pour voir ce qu’on attend d’elle, mais pour qu’elle puisse faire ce dont elle a envie. Elle n’est ni un Ipod ni un singe savant. Rien ne l’oblige à jouer ses tubes, et rien ne l’oblige à jouer les morceaux de la manière dont on souhaite les entendre. Elle ne nous le doit pas. Le monde ne tourne pas autour de vous, et ça semble difficile à accepter. Dépassez vous un peu. Si vous avez eu une mauvais expérience à un de ses concerts, rentrez chez vous, mettez l’album, et la prochaine fois qu’elle joue près de chez vous, n’allez pas à son concert. »
Voilà qui nous donne envie d’écouter intégralement l’album et on ne va pas s’en priver.
« No matter what Lauryn Hill decided to do after she gave us The Miseducation, never forget that she already gave us The Miseducation. It was the most critically acclaimed album of 1998 and has become a modern classic. The following year, Lauryn Hill became the first woman ever to be nominated in ten different Grammy categories, and she won five of them, including Album of The Year. This was another historic first for women. During the acceptance speech, Lauryn Hill claimed us loudly and proudly by declaring “This is crazy. This is hip-hop.” For this, I will always have Lauryn Hill’s back. For this, I will ride for her whether she ever releases anything ever again. She’s already given me so much, I feel I owe her more.
It also seemed like the pressure of being so famous was weighing on her. The Lauryn Hill I knew at 19 was never into the hype of being a celebrity. She was an artist, and it seems like the celebrity worship she was surrounded by pulled her away from being an artist. When she did show up for shows during this period, she was heavily criticized for her appearance, her performance choices and for sometimes arriving late. Fans who claimed to love Lauryn during the Miseducation era turned their back on her. This mass abandonment of one of our heroes allowed a white, male writer named Stefan Schumacher to think it was OK to pen an article titled “It’s Finally Time To Stop Caring About Lauryn Hill: I Used To Love Her. I Don’t Anymore.”
When you pay for a Lauryn Hill concert you are not paying for her to do what you want, you are paying for her to do what she wants. She is not an iPod nor is she a trained monkey. She doesn’t have to do her hits and she doesn’t have to do the songs the way you want to hear them. She doesn’t owe you that. The world does not revolve around you, and you ain’t gotta like it. Get over yourself. If you have a negative experience at her concert, go home, put on The Miseducation of Lauryn Hill and the next time she does come through your town, don’t go to her concert.