Depuis 2001 – bientôt 20 ans pour ceux qui aiment les chiffres ronds – le Daki Ling, le Jardin des Muses œuvre au creux des reins de la rue d’Aubagne. Cette salle de spectacles, lieu de création et répétition a fini par dessiner un gros rouge sur la carte de Marseille, imposant avec une belle énergie, au mitan de la première décennie du siècle, le festival Tendance Clown.
Initialement programmée en mai comme tous les ans par le passé avec 16 compagnies invitées, la manifestation qui aime sourire de tout, a désamarré sa 15ème édition du printemps et de ses belles soirées à vivre en plein-air. La raison, un tout petit virus pas vraiment drôle il est vrai, n’a pas pu vous échapper. Finalement accrochée aux nuits de l’automne (du 1er au 18 octobre), elle propose tous les spectacles annoncés à l’exception d’un seul (Sous l’chantier, la plage de la Cie En Corps en l’Air) qui devait se jouer entre les murs des Baumettes et pour lequel l’institution pénitentiaire ne pourra honorer ses engagements du fait de la Covid. Sous le Chantier… est d’ors et déjà programmé sur la prochaine édition. De plus, les difficultés à investir à l’automne certains lieux (Parc Billioux, Le Couvent Levat, La Cité des Arts de la Rue…) dans lesquels Tendance Clown a ses habitudes et où il était attendu, ont revu à la baisse le nombre de représentations de certains spectacles proposés. Ultime changement, les spectacles gratuits initialement prévus en plein air le seront accueillis au Daki Ling, à prix libre (adhésion 2 € obligatoire), à l’exception de ceux maintenus à Bagatelle (la Mairie des 6ème et 8ème ardts) et place de la Halle Delacroix à Noailles, qui restent gratuits.
Tout démarre donc au Daki comme on dit quand on habite Noailles, avec Hobobo (Le 1er à 20h30 – 6€, 10 €, 14€), un solo – son premier – de Patrick Valette, un des 4 membres des Chiche Capon, passé aussi par le Théâtre du Soleil. « Dans les Chiche Capon, il est le contre-pitre du contre-pitre » précise Christian Favre, le programmateur de Tendance Clown. « J’avais vu une première fois, le spectacle il y a 3 ans peu après sa création à Avignon, sans vraiment accroché » se souvient-il « avant de le revoir plus récemment au festival de Chalon dans la Rue, le festival des espaces publics, et d’être mort de rire. » ajoute-t-il. Un spectacle bavard, l’acteur parle tout le temps dans une langue imaginaire, le “gromelot”, abordant des questions aussi essentielles que « Qui sommes nous ? Que sommes nous ? D’où venons-nous et où allons-nous ? ». « Désormais bien rodé, ce solo parfaitement maîtrisé est une belle mécanique loufoque » confie le programmateur.
• Le 2 à 20h30 au Daki Ling, c’est More Aura, un autre solo qui vous attend, celui de Véronique Tuaillon, porté par l’Association des Clous. « Clown et contorsionniste, elle joue sur l’effet de surprise abordant un sujet qu’un clown ne traite pas habituellement » glisse Christian Favre, sans en dire plus, juste « que son écriture est très sensible, ce qui n’interdit pas le rire. ». Véronique Tuaillon avait été accueillie en résidence y a 5 ans par la structure marseillaise. Depuis elle a tracé sa route, figurant avec ce spectacle parmi les trois les plus appréciés par les spectateurs de Chalon dans la Rue. (6€, 10 €, 14€)
• Le 3 à 20h30, le Daki Ling accueille Rascar Capar, une troupe qui incarne la jeune garde du théâtre parisien avec un spectacle en scénettes (8), au nom – Nique sa mère la réinsertion – et à l’esprit un poil provocateur. « Nique sa mère… a fait le buzz en 2018, lors de ses premières représentations à Avignon » précise le programmateur de Tendance Clown, « il affichait complet dès la fin de la première semaine. Elie Salleron l’auteur et metteur en scène est aussi rappeur par ailleurs, cela s’entend et cela sans jamais tomber dans le prêchi-prêcha politico-social formaté pour bonne conscience certifée conforme. ». (Prix libre).
• Le 8 à 20h30 au Daki Ling, place à Starsky Minute présente par Antoine Nicaud (La Dépliante). « C’est l’histoire d’un livreur de colis comme on en croise tant aujourd’hui » Raconte Christian Favre, « sauf que pour tout part en “couille”. A noter un magnifique de 10 mn sans pose, au fil duquel, Antoine Nicaud assène des vérités avec un sens de l’humour et du décalage rare. ». (Prix libre).
• Le 9 à 20h30 au Daki Ling, le tout part en ”couille” est encore à l’honneur, mais cette fois-ci abordée par la spécialiste de la cascade burlesque et de la manipulation catastrophique d’objet, Elise Ouvrier-Buffet. « Ce court spectacle d’une quinzaine de minutes s’intitule Poisse, ce qui laisse imaginer quelques péripéties » précise Christian Favre. Suivra A l’Ouest, un solo de Maxime Bernery porté par la Cie Entrechocs et co-écrit avec Elise Ouvrier-Buffet. « Maxime est un des spécialistes du monocycle. Dans ce spectacle résolument burlesque qui a tous les codes du western, il incarne des animaux , le cheptel de ce cowboy, en monocycle. ». (6€, 10 €, 14€)
• Le 10 à 20h30, le Daki Ling est l’antre du merveilleux avec Fée. Fred Tousch est la fée de ce faux seul en scène, de ce faux seule en scène puisqu’avec cette fée et sa baguette magique tout peut arriver. « Fred Tousch qui fut guitariste des Bérurier Noir sur les dernières tournées du groupe punk parisien, crée au moins un à deux spectacles par an, des fulgurances comme des flops. Là, Fée est une de ses fulgurances. » précise Christian Favre. (6€, 10 €, 14€)
• Le 11 au Parc Bagatelle, trois spectacles totalement gratuits pour trois horaires. A 14h30, Déséquilibre passager, un solo de Lolo Cousins (Cie Emergente)
dans lequel ce jongleur qui fut un des Cosuins comme nous le rappelle son nom, utilise tout et n’importe quoi (des balles, des œufs évidemment, mais aussi une hache, une boule de bowling, des verres, des fruits pour nous prouver qu’il est un des grands de cet art qui défie l’apensanteur. « Et il y arrive tout en nous faisant sourire ! » commente le programmateur. A 16h30, Incognito du duo Magik Fabrik s’inspire des fondamentaux de cet art qui peut avec rien, inventer presque en silence, des mondes pour mieux les déconstruire et s’en moquer avec irrévéence et drôlerie. A 18h30, Ma vie de grenier, solo du Toulousain Gaëtan Lecroteux (Carnage Production) est l’histoire d’un homme et de son passé, d’un homme installé un peu trop tôt – une semaine – pour un vide-grenier, d’un homme qui range, dérange son passé en attentant le chaland et règle ses comptes au passage avec la vie, la sienne et forcément un peu la nôtre aussi.
• Le 16 à 20h30 au Daki Ling, Toute le mer du monde (Cie De L’Autre), nous parle d’un rocker, d’un faux rocker qui veint donner un concert qui ne démarre jamais. De quoi semeer le trouble dans nos esprits quant à ce qu’on croyait de ce genre musical et des poncifs. « Etonnant ! » nous glisse le programmateur. (6€, 10 €, 14€)
• le 17 à 20h30 au Daki Ling, là encore il est question de dérapage, de glissement de terrain, de chevauchement des réalités. « Sur scène, 5 comédiens sont censés nous conter La ferme des animaux de Georges Orwell. Il n’en sera rien, Ils sortent du cadre de ce court roman écrit par l’Auteur de 1984 « et questionnent autant les limites et les dérives possibles de l’autogestion et de l’organisation collective que leurs atouts et moments de grâce » précise le programme. (Prix libre).
• le 18 dès 16h sur la place des Halles Delacroix, Le Comité de Réintroduction des Ogres en Collectivité, Le C.R.O.C., porté par le Kie Faire Ailleurs s’apprête à réaliser sa mission, son œuvre après avoir préalablement préparé psychologiquement le public à cette réintroduction. Une façon comme une autre de déconstruire – ou pas – un mythe, celui de l’ogre. (Gratuit).
Nova aime Tendance Clown et offre des places pour cette 15ème édition sur les spectacles payants 2, 9, 10, 16 octobre au Daki Ling. Pour être sur la liste des heureux gagnants, rendez-vous sur la page facebook Nova aime avec le bon mot de passe glissé sur les ondes du 105.7 !
Tendance Clown – Du 1er au 18 octobre au Daki Ling (45a, rue d’Aubagne – 1er), au Parc Bagatelle (125, rue du Cdt Rolland – 8è) ou Place des Halles Delacroix (1er). Toutes les infos sont ici