Au placard pendant 40 ans, le film ne sort en salles qu’aujourd’hui
Certains films sont uniques. Littéralement quand un réalisateur stoppe sa carrière après un seul essai. Ce fut le cas de Lindsay C.Vickers, un assistant de nombreux metteurs en scène à la Hammer films avant de se jeter à l’eau au tout début des années 80 avec The Appointment. Et encore qu’initialement, il n’aurait dû être que le premier épisode d’une série fantastique pour la BBC. Celle-ci fut annulée, mais Vickers, qui en était co-producteur, récupéra son travail et essaya de le sortir en salles. À raison quand l’étrangeté de The Appointment se révèle pleinement sur grand écran.
Cette histoire de rendez-vous manqué entre un père et sa fille combine forces surnaturelles et lecture psychanalytique jusqu’à être un sidérant croisement entre les univers familiaux tordus d’un Stephen King et les chroniques sociales aussi naturalistes que vachardes d’un Mike Leigh. S’y ajoute une touche de la so british folk horror par la présence d’une potentielle malédiction touchant des collégiennes. Vickers brouille habilement ces pistes par un montage détraqué renforçant la sensation d’un funèbre puzzle psy, instiguant chez le spectateur le double soupçon d’un châtiment pour un père trop proche de sa fille ou d’une ado sorcière sur les bords. Le réel maléfice aura été celui qui aura mis au placard The Appointment pendant quarante ans, ne le faisant apparaître en salles françaises qu’aujourd’hui. Il serait donc regrettable de louper ce rendez-vous avec un film effectivement unique, sur tous les points.
Sortie le 25 octobre