Vous connaissez le label Invada Records ? Si ce n’est pas le cas, vous devriez lui accorder quelques minutes, voire quelques jours, pour découvrir son esprit farouche et irréductible, attentivement gardé par Geoff Barrow (la moitié de Portishead), et son impeccable catalogue, où Billy Nomates, Anika ou Warren Ellis ont trouvé refuge. Ainsi que The KVB, sujet de ce petit article.
Né à Londres, exilé à Berlin, avant de revenir outre-Manche, à Manchester, ce duo formé par le guitariste Nicholas Wood et la claviériste Kat Day a sorti de ses studios, que dis-je de ses chambres froides leur septième album, Unity, en novembre dernier. Un titre inspiré par l’architecture brutaliste du Corbusier et ses Unités d’Habitation (qui avait également insufflé, dans un autre style, le « Modulor Mix » d’Air), que The KVB ne conçoivent, on l’imagine volontiers, que de nuit, sous les morsures d’un hiver polaire éclairé au néon.
Mêlant la dreampop et la coldwave, les ténèbres post-punk et les mélodies indie, plaquant des phrases obsédantes de synthés sur des rythmiques souvent tendues, zébrées d’arcs électriques et arrosées à triple dose de reverb, The KVB compose des chansons qu’on intercalera avantageusement sur les étagères entre celles de Jesus and Mary Chain et de Cabaret Voltaire, entre Joy Division et A Place to Bury Strangers, entre Kevin Shields et The Soft Moon.
Des réminiscences et des juxtapositions prennent vie durant des lives audiovisuels ; les deux Anglais.es aimant à projeter des images abstraites en arrière-plan de la scène, comme ils l’avait fait lors de leur dernier passage bordelais, en décembre 2018, à l’IBoat déjà.
Pour fêter ce retour de The KVB, sur le pont et dans la cale du ferry bacalanais, Nova Bordeaux vous offre des places, avec le mot de passe Nova Aime.